𝑬𝒑𝒊𝒍𝒐𝒈𝒖𝒆

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kaila

Il existe des jours, empreints d'un silence pesant, où je me sens totalement désincarnée, tandis que d'autres me plongent dans une mélancolie profonde et sourde. La rareté des instants de joie semble un lointain mirage. Après le départ de mon père, j'ai été happée par une vague dépressive, une noirceur plus oppressante que celle qui m'accompagnait déjà. À tel point que j'ai dû chercher de l'aide, car Diavolo, inquiet, voyait ma détresse. Et moi-même, j'éprouvais une terreur sourde face à ma propre souffrance.

Cependant, avec le passage du temps, je découvre une étrange légèreté dans le souvenir de sa perte. Peut-être est-il égoïste de ma part de formuler cela, mais il semblerait que le fil des jours apaise les douleurs, et que l'amour, tout comme l'amitié, en soient les précieux alliés. Je suis convaincue que si mon père nous avait quittés avant l'arrivée de Diavolo, je n'aurais sans doute pas survécu à cette épreuve. Aujourd'hui, grâce à eux, à leur présence et à ma propre volonté, j'aspire à entrevoir une lueur au bout de ce tunnel obscur. Je m'efforce, pas à pas, de panser mes blessures, même lorsque l'idée de guérison semblait relever du fantasme. Mais j'essaie.

Malgré tout, tandis que les heures s'égrainent, je parviens à évoluer sans céder à l'obscurité des pensées négatives. Néanmoins, je suis inéluctablement rattrapée par mes cauchemars, ces visions tourmentées où je revis inlassablement le dernier souffle de mon père. Heureusement, chaque matin, je retrouve la chaleur réconfortante des bras de Diavolo, comme ce jour-là. Autour de moi, il tisse une bulle protectrice, m'injectant une promesse rassurante : "Tout ira bien". C'est ainsi, doucement, que je m'efforce d'avancer.

Le diable et son histoire ( tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant