𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 69 - 𝒎𝒂𝒎𝒂𝒏 -

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Diavolo

Main dans la main avec Kaila, nous avançons avec détermination vers l'imposant édifice qui se dresse devant nous. Je pousse délicatement la première porte et nous gravissons les quelques marches qui s'offrent à nous. À notre arrivée, un hall d'entrée s'étend devant nous, où se déploient les escaliers en direction de la cave et ceux qui nous mèneront aux étages supérieurs. Sur la porte la plus proche, le nom de famille de Kaila brille discrètement. Elle s'approche et frappe doucement. Son premier coup résonne avec une certaine timidité, mais le silence lui répond. Après un instant d'hésitation, elle reprend courage et réitère son geste, cette fois-ci avec une détermination renouvelée.

- Bonjour, qui êtes-vous ? demande la vieille dame aux cheveux blancs.

- Maman, déclare Kaila en pleurant, tout en prenant sa mère dans les bras. Au même instant où la mère de Kaila réalise que c'est sa fille, elle se met à pleurer à son tour et embrasse Kaila.

Après de longues minutes empreintes de retrouvailles et de sensations intenses, Mia, la mère de Kaila, finit par se désenlacer de sa fille. Elle pose alors son regard sur moi, avant de se tourner pour m'adresser la parole.

- Oh, tu as tellement grandi, Kaila ! Mais oh, qui est ce magnifique jeune homme ? demande-t-elle. kaila me fait la traduction pour que je puis répondre

- Bonjour, je m'appelle Diavolo, je suis le petit ami de votre fille, dis-je avec un grand sourire en tendant ma main. Mia ne comprend apparemment pas l'anglais, alors Kaila lui fait la traduction.

Une fois la traduction achevée et ma phrase enfin saisie par l'ancienne dame, elle ne se contente pas de saisir ma main, mais m'enveloppe plutôt dans une étreinte chaleureuse.

- Gracias por traer a mi hija a casa y cuidarla (Merci d'avoir ramené ma fille à la maison et d'en avoir pris soin), me chuchote-t-elle à l'oreille lors de notre accolade. Je ne comprends pas vraiment ce qu'elle vient de dire, mais je fais comme si j'avais tout compris, avec un sourire.

- Rentrez, mes enfants, nous indique-t-elle avec un geste qui exprime ses paroles.

Sans attendre l'assistance de Kaila pour la traduction, je m'aventure dans le refuge chaleureux de leur foyer. Sa mère nous fait l'honneur de nous accueillir sur le canapé, et nous obéissons à son invitation avec empressement. Pendant près d'une heure, Kaila et Mia s'enlacent dans un échange vibrant, leur voix s'élevant comme une douce mélodie que je ne parviens à saisir. Habitée par sa concentration sur le dialogue, Kaila oublie de me transmettre les mots, et je lui en suis infiniment reconnaissant ; après tout, rien ne saurait égaler le bonheur que je perçois sur son visage, enfin rayonnant. Puis, après un long monologue, Kaila se tourne vers moi et, comme une lueur se frayant un chemin dans l'obscurité, elle me dévoile enfin les paroles de sa mère.

- Je viens de demander à ma mère ce qu'il s'est passé depuis que je suis partie de la maison. Mon père a dû rembourser ses dettes en vendant la maison et toutes leurs affaires, mais ce n'était pas assez. Donc, mon père s'est mis à travailler et retravailler, mais il a eu un problème de dos à cause du surmenage. Il a dû faire des examens pour voir si tout allait bien, mais ils ont découvert qu'il avait une insuffisance cardiaque trop forte, et que s'il stressait trop ou avait une émotion trop forte dans la journée, il pourrait faire une crise cardiaque. Alors, depuis, il reste à la maison, et ma mère s'occupe de lui. En plus, elle vend des plats qu'elle prépare à des voisines, déclare Kaila.

L'angoisse de ma réponse me paralyse, et un silence pesant s'étend autour de nous comme une brume épaisse. Mais, avec l'éclat d'une étoile qui perce l'obscurité, Mia se lève et se dirige vers la cuisine. À son retour, elle apparait tel un rayon de soleil, portant avec elle une théière délicate et trois tasses élégantes. Avec soin, elle nous sert, et bientôt, la chaleur de la boisson emplit nos mains, chacun d'entre nous se laissant envelopper par cette douce ivresse.

- Estoy feliz de ver a mi hija feliz. Realmente no sé cómo agradecerles por cuidarla. (Je suis heureuse de voir ma fille heureuse. Je ne sais vraiment pas comment vous remercier de l'avoir prise en charge), dit la mère de Kaila.

Je me tourne vers Kaila, l'âme empreinte d'anticipation, espérant qu'elle traduira ces mots imprégnés d'une intention manifeste, car il ne m'a pas échappé que ce message m'était adressé, accompagné des regards perçants que sa mère ne cessait de m'envoyer.

- Elle vient de dire qu'elle est heureuse de voir sa fille heureuse et qu'elle ne sait pas vraiment comment me remercier d'avoir pris soin d'elle.

- Dis-lui qu'elle n'a pas besoin de me remercier, que je l'ai fait par envie, pas par devoir, ni même pour avoir des remerciements en retour, dis-je.

Kaila s'exécute avec grâce, transmettant mes paroles à Mia. Cette dernière, dans un élan de tendresse, saisit mes mains et les couvre de doux baisers. Puis, un sourire radieux s'épanouit sur son visage, illuminant son être bien que ses dents soient incomplètes.

Le diable et son histoire ( tome 2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant