CHAPITRE XIII« Depuis le jour où tu as tagué la vitrine de ma boutique. »
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La laverie, ce lieu simple et ordinaire, était devenu l'un des refuges préférés de Lyra. Elle pouvait laisser libre cours à sa créativité sans être dérangée. À première vue, rien de spécial ne distinguait cet endroit des autres : des rangées de machines à laver, le doux bourdonnement des séchoirs en marche, l'odeur familière de la lessive.
Mais pour Lyra, la laverie était bien plus que cela. C'était un havre de paix où elle pouvait s'évader du tumulte de la vie quotidienne et se perdre dans son propre monde. Elle aimait s'y rendre, pas pour laver son linge, mais pour s'installer confortablement dans un coin reculé avec son carnet et ses crayons, laissant son imagination vagabonder à travers les pages blanches.
Là, elle pouvait laisser libre cours à ses pensées, griffonner des croquis, se laissant emporter par le flot d'inspiration qui lui traversait l'esprit. Un sourire lumineux illuminait son visage tandis qu'elle se perdait dans son art, se sentant pleinement vivante et libre.
La jeune femme avait à peine eu le temps de s'installer confortablement dans son coin habituel de la laverie, son carnet déjà ouvert devant elle. Seulement son regard fut attiré par une silhouette familière qui entra dans la pièce. Son cœur manqua un battement alors qu'elle reconnaissait immédiatement la démarche de Caius.
Son sourire s'effaça instantanément de son visage alors qu'elle réalisait que cet endroit, son havre de paix, était sur le point de se transformer en enfer. Elle se figea sur place, observant chaque mouvement du fleuriste alors qu'il se rapprochait d'elle. Son regard était déterminé et son expression pleine de suffisance.
La tension était palpable dans l'air. Un sourire moqueur étirait ses lèvres. Lyra sentit son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Son esprit tourbillonnait de toutes sortes de pensées et de sentiments contradictoires. Elle se demandait ce que Caius pouvait bien lui vouloir dans cet endroit, et surtout, ce qu'il était prêt à faire pour l'obtenir.
Mais avant même qu'elle n'ait pu formuler une réponse, Caius s'arrêta devant elle. Ses yeux brillaient d'une lueur malsaine.
« Lyra. » dit-il d'une voix mielleuse, son ton empreint de sarcasme. « Alors comment tu vas depuis la dernière fois ? »
« On ne se vouvoie plus ? » demanda-t-elle sur la défensive.
« Je pense qu'on a passé ce cap. » affirma-t-il, s'asseyant à ses côtés alors que lui aussi attendait que sa machine se termine. « Depuis le jour où tu as tagué la vitrine de ma boutique. »
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La rose essoreuse
Roman d'amourCaius, fleuriste passionné au cœur meurtri, se retrouve à la laverie pour développer des photos. Perdu dans cette tâche inhabituelle, il croise le chemin de Lyra, étudiante en histoire de l'art au caractère vif et aux yeux clairs pétillants. Alors q...