Caius, fleuriste passionné au cœur meurtri, se retrouve à la laverie pour développer des photos. Perdu dans cette tâche inhabituelle, il croise le chemin de Lyra, étudiante en histoire de l'art au caractère vif et aux yeux clairs pétillants. Alors q...
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CHAPITRE XXI
Ce n'est que lorsque les contours prennent une forme plus concrète que la brune réalisa soudainement la vérité.
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La pièce plongée dans l'obscurité, les volets fermés, Lyra était allongée sous sa couette, plongée dans ses pensées. Elle sentit une larme couler le long de sa joue, sans la retirer. Elle attrapa son téléphone sur sa table de chevet et se recroquevilla sous sa couette.
Elle parcourut ses notifications. Des mails de la fac pour ses absences non justifiées, des notifications BeReal qu'elle n'avait pas ouvertes depuis plusieurs jours, mais aussi des messages de son entourage.
Cassie lui avait envoyé un message pour lui demander des nouvelles. Lyra lui avait menti en disant qu'elle était malade.
Sa mère lui avait envoyé des photos d'idées de tatouage. Elle était sa plus grande fan, et Lyra aimait bien la satisfaire en la tatouant.
Son père, lui, avait simplement envoyé un message pour lui demander si ça allait.
Lyra remarqua également un message de son cousin Zahyr, avec plusieurs liens vers des remix qu'il avait créés. Zahyr était DJ, et elle adorait écouter ses créations.
La brune décida de prendre quelques instants pour écouter les remix que son cousin lui avait envoyés. Elle brancha ses écouteurs, lança la première piste, et se laissa emporter par la musique. Les rythmes entraînants de Zahyr parvenaient à la sortir de ses pensées sombres, lui redonnant un peu d'énergie et de joie.
Finalement, elle décida de sortir de son lit, d'ouvrir grand les volets pour laisser entrer la lumière du jour, et de s'installer à son bureau. La jeune femme s'assit, son carnet de croquis ouvert devant elle. La lumière du jour inonda la pièce, créant une atmosphère chaleureuse et propice à la création. Elle se plongea dans sa playlist, la musique électro de son cousin remplissant la pièce.
Les rythmes entraînants stimulaient son esprit, faisant naître des idées audacieuses dans son imagination. Elle saisit son stylo avec assurance, laissant les lignes prendre forme sur le papier. Chaque coup de crayon était empreint d'une énergie créative débordante.
Lyra explora de nouveaux motifs, des compositions originales qui reflétaient sa personnalité et son style unique. Elle mélangea les éléments traditionnels avec des touches modernes, créant des designs qui captivent l'œil et l'âme.
Alors que Lyra laissa libre cours à sa créativité, elle se perdit dans le processus de dessin, laissant ses pensées vagabonder librement. Elle traça des lignes avec précision, capturant chaque détail avec une concentration intense.
À mesure que le croquis prit forme, une étrange sensation l'envahit. Elle se rendit compte que les traits qu'elle dessinait, semblaient familiers, presque comme si elle connaissait le modèle par cœur. Intriguée, elle poursuit son travail, laissant son instinct artistique la guider.
Ce n'est que lorsque les contours prennent une forme plus concrète que la brune réalisa soudainement la vérité. Sous ses doigts, sur le papier, était dessiné le visage de Caius, avec une précision étonnante. Ses yeux noisette, ses cheveux blonds, chaque détail était reproduit avec une clarté saisissante.
Un frisson parcouru l'échine de la jeune femme alors qu'elle contempla son œuvre, incapable de détourner le regard. Elle se demandait comment elle avait pu dessiner Caius sans même s'en rendre compte, comme si son image était gravée dans son esprit.
Une multitude d'émotions la submergea alors : surprise et confusion.
Lyra secoua sa tête comme pour chasser ces pensées troublantes. Ainsi, elle déchira la page de son carnet, la roula en boule puis la lança dans sa poubelle. Elle déconcentra son attention sur la nouvelle page. Son regard fut attiré par son téléphone qui vibra.
Caius :Salut toi, comment tu vas ? On se voit aujourd'hui ? Ou bien, tu as une autre activité illégale de prévue ?
Lyra : Désolé, j'ai des examens en ce moment.
Elle reposa son téléphone sur son bureau avant de reprendre son crayon pour dessiner. Un petit soupir traversa ses lèvres. Elle détestait être froide mais depuis qu'elle avait vu Lily embrassait la joue de Caius, elle n'arrivait pas à être calme.
Caius : J'espère que ça va bien se passer, tu me tiendras au courant !
La jeune femme se rongea les ongles en le voyant agir comme si de rien était. Elle aurait aimé discuter avec lui, mais elle avait compris le message. Caius était toujours amoureux de Lily.
Et ça lui faisait du mal de se le répéter.
Car c'était se mentir de dire que Caius ne l'attirait pas.
« Caius aime Lily. » se répéta-t-elle tout en dessinant.
Caius aime Lily.
Caius aime Lily.
Caius aime Lily.
Caius aime Lily.
Caius aime Lily.
Caius aime Lily.
Caius aime Lily.
Caius ne t'aime pas.
Une larme, solitaire, glissa silencieusement le long de sa joue, trahissant son tumulte intérieur. Elle observa avec amertume la trace humide qu'elle laissait sur la page blanche de son carnet. Un frisson de contrariété parcourut son être alors qu'elle sentait le poids de ses émotions s'accentuer.
La colère monta en elle, un feu brûlant qui embrasait son esprit.
Pourquoi était-elle si troublée par cet homme qu'elle ne connaissait à peine ?
Pourquoi ses pensées étaient-elles constamment hantées par son visage, par sa présence insaisissable mais omniprésente ?
Elle referma son carnet avec un geste brusque, comme pour étouffer les tourments qui la rongeaient. Mais même dans l'obscurité qui enveloppait son esprit, les questions persistaient, sans réponse, comme des échos lointains résonnant dans le silence de sa chambre.
Une fissure s'était ouverte dans son monde ordonné, laissant filtrer des émotions incontrôlables, des sentiments qu'elle peinait à comprendre mais qu'elle ne pouvait ignorer.
Lyra se sentait perdue, déconcertée par la force de ces émotions qui la submergeaient. Elle se demandait si elle était en train de perdre le contrôle, si elle était en train de glisser lentement mais irrémédiablement vers un précipice dont elle ne voyait pas le fond.
Dans un geste de frustration, elle essuya la larme sur sa joue, comme pour effacer toute trace de vulnérabilité. Mais au fond d'elle-même, elle savait que cette émotion ne pouvait pas être effacée aussi facilement.
Elle se redressa et se rendit dans son lit. La couverture sur elle, elle repleura encore.
