Chapitre 29

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Il y a des caresses qui vont bien au-delà du contact physique. Elles se passent de mots, l'une appelle la suivante sans que jamais aucun doute ne viennent s'immiscer entre elles. Aussi naturel que de respirer, on en vient à toucher, effleurer et pétrir l'autre, enivrés par la douce certitude que nos corps ne font déjà plus qu'un.

C'est ainsi que, à la fois précipité et d'une lenteur atroce, Ash retire un à un mes vêtements tandis que je m'efforce de mémoriser la moindre vallée de son corps. Savourant le contact ferme de ses muscles et la chaleur discrète de sa peau. Ni froide, ni tout à fait aussi chaude que celle d'un homme, nous sommes enfin sur la même fréquence. Moi, l'humaine frigorifiée, et lui le Vampire.

Lorsque mes seins encore tendus par le froid se plaquent contre son torse, un râle m'échappe. Je me contorsionne pour retirer mon jean, habitée par une soudaine frénésie. J'ai besoin de ce contact qui fait de son corps la continuité du mien. Nos baisers se font fiévreux, affamés, si bien que je remarque à peine quand il me soulève pour me faire entrer dans la baignoire. Mes jambes nouées autour de ses hanches ne semblent plus capables de retrouver leur place sur le sol. À quoi bon ? De toute façon j'ai trop mal pour tenir debout. Ses mains glissent sur ma peau, enflamment mes terminaisons nerveuses, mais alors qu'il effleure la pointe de mon sein, le jet d'eau nous tombe dessus, m'arrachant un petit cri surpris.

− Le but c'était de se laver, se défend-t-il en nous installant dans l'espace réduit de la baignoire.

Il dégaine un petit flacon en plastique de gel douche et m'asperge le torse avec, un sourire innocent aux lèvres.

− Je prends mon travail très au sérieux.

J'éclate de rire lorsqu'il entame le dit travail avec une concentration toute professionnelle. Sous ses mains, ma peau se couvre de mousse dont l'odeur agressive de caramel m'attaque le nez. Qui peut être assez fou pour avoir envie de se laver avec ce genre de chose ?

Je revois aussitôt ma position sur le sujet lorsque ses mains atteignent mes seins pour les malmener de la meilleure manière qui soit. Je soupire, devenue fan inconditionnelle du caramel lorsque sa bouche se mêle à la danse.

− Ash...

Mon soupir s'étiole entre mes lèvres. Les mains nichées derrière sa nuque, je tente de l'attirer plus près. Il rit contre ma poitrine et relève aussitôt la tête.

− Mince, je me suis laissée distraire.

Il s'empresse de reprendre son travail, étale son fichu gel douche au caramel sur mes épaules, pour glisser en douceur jusqu'à mes doigts. Mes plaies ne sont déjà plus qu'une masse de tissus en cours de cicatrisation sous ses doigts, une peau rosée, sensible et légèrement irrégulière. Une fois satisfait de leur état, il repart à l'assaut de ma nuque, caresse mes joues, puis mes lèvres avant de me céder un dernier baiser. Au prise avec sa langue, je ressens sa lente descente jusqu'aux creux de mes reins comme une décharge électrique. Je frissonne, me tortille et gémit contre lui. Il m'immobilise d'une simple pression du bassin et glisse une main entre nous, toujours plus bas, avant de remonter jusqu'à ma poitrine.

Quand il met fin à notre baiser et recule un peu, je me jette sur la bouteille et lui badigeonne le torse de ce caramel trompeur. Il hausse un sourcil amusé, mais se laisse faire, satisfait de sentir mes propres mains jouer à ce jeu dangereux. Alors j'en profite, bien calée entre son corps et les rebords étroits de la baignoire, j'inspecte sa peau intacte, dénuée de la moindre trace du temps ou des combats qu'il a mené. Je cueille ses mains, y entrelace mes doigts avant de remonter avec une lenteur calculée jusqu'à ses biceps, puis ses épaules sur lesquelles je m'attarde un peu avant de descendre sur son torse. J'aime la sensation de ses muscles qui se tendent sous la pression de mes mains, partagés entre l'envie de bouger et celle de me laisser mener la danse. Je lui mords doucement le coin de la mâchoire et enfoui mon visage dans son cou. Son odeur, mêlée à celle entêtante du caramel, me tire un sourire.

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