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Ch2, Todoroki

"Ça fait combien de temps que tu apprécies Todoroki ?"

Une question qui lui brûlait la langue, qui pesait tellement, qu'elle ravala tant de fois, qu'elle sentit sa mâchoire s'alléger de soulagement lorsqu'elle la posa. Todoroki, Todoroki, Todoroki, et encore Todoroki. Le mot qu'elle avait le plus entendu ce soir, qui revenait comme un sale refrain qui ne sortait pas de la tête. Son premier face à face avec l'amour était aussi sa première discussion profonde avec Momo. Elle transpirait l'amour. C'était comme si toutes les cellules de sa peau s'unissaient pour crier comme un hymne "je suis amoureuse !". Elle en débordait. L'amour transformait les gens, et une chose était sûre, Seiko ne voulait pas être transformée.

"Ça fait depuis la seconde, on a dû travailler ensemble pendant un exercice pratique et j'ai craqué. — Elle s'arrêta, un peu nerveuse, un peu plus triste. — Mais je pense pas que ce soit réciproque.

— Ne dis pas ça ! — contesta immédiatement Mina en lui balançant un oreiller au visage. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'était pas une adepte du pessimisme.

— Et toi Seiko ? Raconte nous un peu ton passé amoureux ! — lança Kyoka piquée de curiosité. Ce soir c'était l'interrogatoire commun de la petite nouvelle. Pas de secrets entre copines, "On se dit tout" soit disant.

— Moi?"

Un gros soupir.

L'amour. Pourquoi soudainement tout avait l'air de tourner autour de ce sujet ? Pourquoi est-ce que ça ne lui disait absolument rien (mis à part les bisous super romantiques qu'elle avait vu dans les films sous la pluie) ? Non, sans mauvaise foi, elle n'en savait rien. Elle n'avait jamais eu l'occasion d'y penser, de s'en éprendre, d'en avoir envie et encore moins d'y goûter. C'était un concept qui lui était si distant, quelque chose qui lui semblait tellement superflu. Elle avait le sentiment désagréable que l'amour était tout, la visée, le but final, qu'il n'y avait rien d'autre qui avait de l'importance. Elle ne partageait pas cette conception, elle ne voulait pas résumer une vie à ça.

"Je n'ai jamais eu de petit copain. — avoua-t-elle en haussant les épaules, sans gêne, parce qu'il n'y avait aucune gêne à avoir.

— Et un crush ? — continua la musicienne avec le même entrain.

— Non plus. À vrai dire je n'y connais vraiment rien, les garçons ne m'intéressent pas du tout. — c'était le moins qu'on puisse dire de sa relation épineuse avec les hommes. La pensée unique d'un baiser la plongeait dans un inconfort insurmontable.

— Qui sait ? Peut-être que ça changera ici ! — s'exclama Mina."

Un rire amer. Des souvenirs dérangeants qui lui revenaient comme un coup de fouet dans la tête, déployant une horde de frissons qui traversèrent son dos. Écœurant. Elle aurait préféré laisser ces images là où elles étaient, enfouies dans les recoins les plus lointains de sa mémoire.

"Ça m'étonnerait. — se dit-elle."

"Et si on changeait de sujet ! — proposa Momo, sentant le malaise face à cette thématique sensible.

— En fait on t'a même pas demandé, c'est quoi ton alter ? — demanda Kyoka en la dévisageant, essayant de trouver un quelconque indice dans son apparence. — J'ai peut-être une idée mais..."

La question fatidique. Plus fréquente encore qu'un "Comment ça va ?" dans la société actuelle. Tout tourne autour des alters, on attribue une valeur aux gens basé sur leur alter, on les fige, on les emprisonne dans des cases. Toi tu pourrais être un héros ! Toi pas, par contre... C'était surprenant que personne ne lui ait demandé avant.

I can see the light - Shoto x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant