Ch3, alors mon joli ?"L'exercice pratique d'aujourd'hui est très simple, vous allez poursuivre des duels amicaux contre une personne de la classe. J'insiste sur le mot amical. — expliqua Aizawa."
Amical. Un mot qui ne voulait rien dire. Un mot pour rassurer. Elle savait déjà, il n'y aurait rien d'amical dans ces duels. L'heure de son évaluation avait sonné. C'était le test qui déterminerait tout. Comment ils la verraient, comment ils l'estimeraient, ce qu'ils en penseraient, est-ce que la nouvelle est à la hauteur ? Est-ce qu'elle saura se faire respecter ? Ils auraient tous les yeux rivés sur elle, la respiration coupée, des attentes à combler. Et ils jugeraient. Ils l'attendaient au tournant, avec des carnets, des cases à cocher, avec une croix ou bien un vu.
"Pas mal mais c'est pas suffisant."
"Elle compte devenir héroïne avec ça ?"
"Elle se fera écraser."
Elle voulait rester calme, réussir à ménager le stress, rester la fille forte, imperturbable, cet air auquel elle se raccrochait quotidiennement, derrière lequel elle enterrait tout, le doute, les insécurités, le néfaste. Tout ce qu'elle ne voulait pas montrer. Tout ce qui n'était pas assez bon.
Mais aujourd'hui elle avait peur. Peur de l'échec, peur de ne pas donner assez, peur de ne pas les satisfaire. Parce que c'était l'histoire de sa vie, de satisfaire tout le monde. Son travail, de se hisser tout en haut, grimper, toujours plus haut, même si les doigts saignent, parce que ce n'est jamais assez. Il faut toujours être la meilleure. La première. On ne se contente pas d'être deuxième. On ne peut surtout pas être faible.
"Bakugo contre Osakabe."
La poisse.
Le hasard avait jeté ses dés et elle lui en voulait. Lui. Son coup de cœur de l'année. Le comble de ce qu'elle aimait : colérique, impulsif, violent, arrogant, orgueilleux, tout ça couronné d'un égo surdimensionné. Une dépréciation qui était entièrement réciproque. Si elle le détestait, il y avait bien une chose qu'elle était forcée d'admettre malgré tout : il était fort. Un consensus que tout le monde avait accepté. Un fait irréfutable. Il avait réussi à forcer la reconnaissance, plus personne ne doutait de lui. Premier des chartes, l'un des favoris.
"Ça tombe bien Wonder Woman ! On a des comptes à régler."
Hautain, impoli et provocateur, pour ne pas changer. Mais aujourd'hui, en plus de sa condescendance habituelle, il y avait un élément de plus qui brûlait dans son regard: l'excitation. Il en mourait d'envie. Il trépignait. C'était son free pass, l'occasion de la faire taire sans avoir de problème. Tout serait dit sur le champ de bataille.
"Je préfère te prévenir, je suis pas sexiste ! Je compte te régler ton compte comme je l'aurais fait pour un mec."
Un rire. La pique était bien trouvée, pour une fois.
Début des étirements, on se tend comme du linge sur une corde usée, on respire, on se met sous vide, il n'y a plus rien d'autre que l'envie de gagner. On bouge, il ne faut surtout pas être à la ramasse ! On ne peut pas prendre du retard. Il fallait être prêt, prêt à tout, prêt pour tout. On réfléchit, les neurones s'activent, on énumère les possibilités, quelle est la meilleure stratégie pour gagner ? Jusqu'où on est prêt à aller ?
Autour du terrain, le chahut des autres, agglutinés comme des mouches affamées parce qu'il y avait quelque chose de sucré au centre, quelque chose de très excitant qui allait se dérouler. Affamés de risque, d'action, presque espérant qu'ils se mettent sur la gueule. Les combattants ont un contrat à remplir, ils deviennent acteur, entourés de spectateurs insatiables, ils ont des obligations, il faut amuser. Il faut leur prouver.
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I can see the light - Shoto x OC
Fanfiction"Le soleil se levait, un rayon m'a chatouillé le visage, et c'était comme si l'obscurité avait disparue. Je redécouvrais le monde du point de vue d'une adolescente normale. Et je me suis dit : Enfin, je peux voir la lumière" NEW YORK TIMES BEST SEL...