I can see the light - Shoto x OC

18 ♥︎

Ch18, click

Le car se stoppa. Destination atteinte. Les portes s'ouvrirent. Le groupuscule déboula, se bousculait pour être le premier aux loges du reveal. En face d'eux se dressait un édifice de dizaines de mètres de haut. Hyper moderne. Hyper propre. Une façade immaculée, bien qu'elle ait du vécu. Un entretien irréprochable. L'hôtel était scotchant. Yuei avait mis les moyens. Mais ça va, c'était pour la 2-A après tout, les petits préférés, il fallait bien les gâter un peu.

Aizawa était dépassé. Toute cette énergie. C'était trop d'énergie. Il était là, entre autre, plus par dépit que par envie. Parce qu'il leur fallait un vieux pour les accompagner partout et qu'une fois de plus, c'était lui. Pas envie d'être là. Pas de but à être là. C'était un voyage récréatif. Les mômes n'avaient pas besoin de lui pour faire du tourisme. Ils pouvaient très bien se débrouiller. Ce n'était qu'une formalité.

"Quartier-libre pour l'après-midi. Le couvre feu est à minuit trente, débrouillez-vous."

Un voyage d'une semaine. Une chambre à partager avec Kyoka. Kyoka. Heureusement qu'elle était là. L'une des rares qui savait tout. L'une des rares qui la soutenait. L'une des rares à qui elle pouvait tout dire. Avec Kyoka rien n'était jamais de trop. Tout avait toujours l'air à sa place. Tout était toujours naturel. Et même si elle aimait beaucoup Mina et Momo, il n'y avait qu'avec elle qu'elle se sentait aussi bien.

Depuis le jour de la réjection, Momo s'était éloignée. Elle était devenue fuyante. Elle avait besoin de place, et elle l'avait fait comprendre. Besoin de temps pour digérer. Parce que c'était dur. Accepter que le garçon pour qui elle en pinçait depuis aussi longtemps qu'elle pouvait se souvenir préférait son amie. Comment ne pas le prendre un tout petit peu mal ? Comment ne pas se questionner ? Ce n'était pas de la faute à Seiko. Et elle ne voulait pas lui faire payer pour son chagrin. Alors elle devait s'éloigner et prendre une pause.

Elles déballèrent tout. Les piles d'habits, les babioles inutiles, les produits de beauté, tout ça avec un fond de musique rock minutieusement sélectionné par la musicienne. Puis elles se préparèrent. Je mets quoi ? Tu me recommandes quelle coiffure ? Plutôt ce rouge à lèvre ou l'autre ? Se préparer pour aller nulle part, par pur plaisir d'être apprêtée. Une des nombreuses joies d'adolescentes que Seiko apprenait à apprécier. Des coquetteries sans fondements mais amusantes. Agréables. Oui, c'était plaisant de se faire jolie en musique avec une copine.

"Momo et toi vous êtes disputées ? — Pourquoi elle me demande ça ? Est-ce que Momo lui a dit quelque chose sur moi ?

— Non, pourquoi ? Elle t'a dit quelque chose ? — l'interrogea-t-elle, renfrognée.

— Elle vit pas très bien que vous deux... enfin, qu'il t'aime bien. — Le lapsus. Aïe. Elle haussa les épaules, l'air embêtée elle aussi. — D'ailleurs où est-ce que vous en êtes ? Vous vous aimez bien, non ?

— Hum... — Même moi j'en sais rien. C'est trop ambigu j'y comprends rien. — Il s'est rien passé mais c'est ambigu. Je sais pas trop quoi faire, je l'apprécie mais avec Momo, tout ça, c'est compliqué.

— En tout cas vous seriez trop mignons ensemble, je le vois te regarder parfois et ça crève les yeux. — Ah bon ? Il m'aime autant que ça ? Cette pensée la fit sourire, mesquine.

— Je crois qu'on ferait mieux d'y aller, les autres attendent. — changea-t-elle de sujet."

Busan. La Corée du Sud. L'étranger. Une ville méconnue. Une ville qui n'attendait que d'être explorée. Elle avait sa caméra digitale en main. Redevenue une enfant qui découvrait le monde à travers une nouvelle lentille. Elle capturait tout. Comme si elle n'en avait pas assez du moment réel. Elle voulait tout garder figé quelque part. Son trésor. Des souvenirs figés dans ces images pixelisées qu'elle pourrait revoir n'importe quand. La mémoire pouvait être abîmée par le temps, ces images perdureraient. En les revoyant elle pourrait se souvenir : le soleil qui caressait la peau, les odeurs différentes, les rencontres, la couleur du ciel, tout ce qu'on oublie un peu trop vite.