Ch8, ta cicatriceSeiko courait. Le souffle coupé, les poumons qui brûlaient, les jambes élancées, à deux doigt du claquage, les chevilles tremblantes, l'équilibre fragile. Esquiver et avancer : c'était tout ce qu'elle avait en tête. Vite vite vite. Aucun répit. Elle ne savait pas si ça faisait 5 minutes ou 1 heure, mais elle savait que s'arrêter n'était pas une option. Parce qu'ils étaient cinq à ses trousses. C'était comme si la forêt s'était réveillée d'un commun accord pour la détruire. À ses trousses, des monstres de 7 mètres de haut, des corps de bois, épais, presque imperméables, leurs membres qui s'étendaient dans l'espoir de l'attraper, prêts à la déchiqueter.
Il lui fallait un plan. À ce rythme elle se ferait tuer. Il fallait agir. Toujours rester dans l'action, garder en tête que c'était un exercice, qu'elle était constamment testée. Un éclair traversa son esprit : elle avait une idée. Elle accéléra le pas, une surprise pour elle-même, elle ne savait pas qu'elle pouvait courir aussi vite. Comme quoi on ne se connaît jamais assez. Ses jambes étaient lourdes, fatiguées, mais elle ne s'arrêta pas. Pas le choix, c'était maintenant ou jamais.
Après quelques mètres d'avance, elle s'éclipsa. Cachée derrière un arbre, elle prépara une offensive. Ils la cherchaient, mais dans cette envergure abondante où la seule chose visible à des kilomètres étaient des arbres, ils ne la trouvèrent pas. Sa position était un avantage, elle devait en faire bon usage. Un son assourdissant. Le sol trembla comme un séisme. Deux des monstres tombés, transformés en pierre. Il en restait trois. Désavantage : elle était repérée. Il fallait improviser.
Les attaques se dédoublèrent. Elle bondit, considérablement ralentie, sans pouvoir omettre la douleur acerbe qui se diffusait dans ses genoux. Elle était mal, son corps la lâchait petit à petit. La plante de ses pieds donnait l'impression qu'elle se décollait, sa cage thoracique était enflammée, et peu importe combien elle respirait, elle n'avait plus de souffle. Le mental Seiko, c'est ce qui compte. Elle força sur son corps déjà dépassé. Mais à trop forcer on se condamne soi-même.
Une tentative de fuite, et c'est le drame. Sa cheville violemment attrapée, elle défaillît. Une ronce dissimulée dans le sol avait réussi à l'empoigner. Elle chuta, son menton heurtant brutalement le sol. Sonnée. Tout devint flou un instant. Un court moment d'absence, mais suffisant pour que le piège se referme sur elle. Traînée sur le sol, à une vitesse insoupçonnée, une force de traction démesurée qui ne lui laissait aucune chance. L'ennemi devenait de plus en plus proche. Elle lutta, se raccrocha à ce qui passait, les doigts râpés, les ongles en sang, mais rien n'y fait. Elle s'était faite attrapée.
Des ronces qui surgirent du sol comme des harpons saillants la plaquèrent à terre, ses membres furent immobilisés, une douleur acide se propagea dans tout son corps. Black out physique. Épuisement total. Elle le sentait, s'il n'y avait pas de miracle, c'était la fin.
Un miracle.
Des structures glaciaires gigantesques jaillissantes de l'antre de la forêt. Ça avait été trop rapide pour qu'elle comprenne. Un clignement de yeux et le monstre était déjà transformé. Un bloc de glace géant qui surplombait les arbres se tenait face à elle. Une prouesse de l'alter de Shoto, reconnaissable entre mille.
Il était venu.
Il lui tendit le bras, elle l'attrapa. Un douleur vache dans la cheville. Elle manqua de retomber. Les dents serrées, elle réalisait. La cheville était rougeâtre, enflée, molle, inopérante. Elle avait cédé à la fatigue, elle l'avait lâché lors de la chute. Elle s'en voulait de cette performance médiocre. Cette blessure était le symbole de sa faiblesse. Un combat qu'elle avait lamentablement perdu. Un échec très amer.
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I can see the light - Shoto x OC
Fanfiction"Le soleil se levait, un rayon m'a chatouillé le visage, et c'était comme si l'obscurité avait disparue. Je redécouvrais le monde du point de vue d'une adolescente normale. Et je me suis dit : Enfin, je peux voir la lumière" NEW YORK TIMES BEST SEL...