Ch27, difficile"Tu peux pas continuer comme ça, tu sais ? — commença-t-il, engageant une conversation qu'il savait difficile.
— Je le sais ça.
— Comment tu te sens aujourd'hui ?
— Je me sentirais mieux si ce gars était en prison."
Elle était harassée. Remontée. Le monde la fatiguait, et il sentait que lui aussi, il la fatiguait. Sa bonne foi était écrasée par sa sale humeur. Sa patience écoulée. Un sentiment grandissant d'injustice dans le foie, qu'il peinait à nettoyer. Parce que oui, elle allait mal, mais lui aussi n'allait pas bien. Parce que oui, elle avait ses raisons, mais il n'était pas responsable de ce qui était arrivé. Oui, elle avait le droit d'être en colère, mais certainement pas contre lui.
"Il faut que je te dise quelque chose.
— Quoi ? — elle lâcha un rire nerveux en voyant son visage gris. — Tu me fais peur.
— Hier je suis allé parlé aux profs."
Son souffle se coupa. Son visage se décomposait, alors qu'elle se demandait, s'il était vraiment en train de lui dire, ce qu'elle pensait qu'il était en train de lui dire. C'est pas vrai. Il peut pas me faire ça. C'est pas vrai.
"Parler de quoi ? — demanda-t-elle, avec un infime espoir d'avoir mal compris.
— Je leur ai raconté ce qui s'est vraiment passé, et qui est cet homme.
— Tu leur a raconté ce qui est arrivé à ma famille ?"
Son visage avait pris la forme de la culpabilité. Les yeux qu'elle regardait étaient sombres, et elle revoyait cette expression intraduisible qu'il avait commencé à adopter en la regardant. Elle comprenait mieux ce que c'était maintenant. C'était une profonde désolation, et un souhait d'abandon. Il avait abandonné. Il l'avait abandonnée.
"Tu leur as vraiment dit ?!
— J'avais pas le choix. — confessa-t-il, malaisé.
— Je t'avais dit de pas en parler ! — l'incrimina-t-elle.
— Tu as besoin d'aide, Seiko. Tu pouvais pas continuer comme ça.
— Non ! Je vais bien, j'ai pas besoin d'aide ! Et tu es là alors...
— Non, tu vas pas bien ! — une des rares fois où il avait haussé le ton. — Tu dors plus, tu manges plus, tu sors plus, tu vas pas bien du tout."
C'était la première fois qu'il perdait le contrôle. La première fois, et l'incompréhension dans ses yeux avait terrassé son cœur. La première fois, et il espérait la dernière. Parce qu'il détestait lui faire du mal. Et il voyait, qu'il lui faisait mal. Il voyait dans ses yeux qu'il n'avait jamais vu prendre cette allure avant. Il voyait dans la lumière qui avait disparu de ses prunelles.
"Mais... je pensais que tu voulais m'aider à aller mieux.
— J'ai essayé, mais je peux pas. C'est pas de moi que t'as besoin, mais d'un professionnel."
Et elle ne comprenait pas. Elle ne voyait pas, ses réelles intentions. Elle voyait juste la surface visible. Sa trahison. Son abandon. C'était comme s'il l'abandonnait, comme s'il renonçait, comme s'il en avait assez. Assez de l'écouter. Assez de l'assister. Assez de les subir aussi, ses traumatismes. Et elle s'était souvenue s'être dit: Et s'il se lassait de moi ? Et si je l'aimais trop ? Sans jamais croire que ce jour arriverait vraiment, et c'était atomisant de se rendre compte qu'elle avait eu raison.
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I can see the light - Shoto x OC
Fiksi Penggemar"Le soleil se levait, un rayon m'a chatouillé le visage, et c'était comme si l'obscurité avait disparue. Je redécouvrais le monde du point de vue d'une adolescente normale. Et je me suis dit : Enfin, je peux voir la lumière" NEW YORK TIMES BEST SEL...