Chapitre 16

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🌺 Zeina 🌺

Lorsque mon père a eu l'appel de Stan, je n'ai pu m'empêcher d'écouter. Shane. Mon frère a très bien réagi en appelant notre père. De lui même, il venait me chercher.

Quand j'ai vu Shane, ses yeux si beaux sans émotions, complètement vide, j'ai su ce qu'il fallait que je fasse. Je ne sais pas a quoi exactement est dù son état présent mais si je l'avais laisser continuer de pensée, je ne sais ce qu'il nous aurait fait.

- Je t'interdis de partir, claro ?

Il n'a pas le droit de partir. J'ai lu dans ses yeux, c'était court mais j'ai vu qu'il voulait partir. Partir du Club, abandonnant mon père, mon frère, nos frères et...m'abandonnant,moi. Il n'a pas le droit de partir. Je m'y refuse.

- Ne pense même pas un instant que mon père ainsi que Stan vont te laisser partir comme si de rien n'était. Ça tu peux rêver.

- Je...

Je sais que dans l'état où il est, il doit se sentir faible et que tout lui traverse l'esprit. C'est pour ça que je prends les devant en lui expliquant clairement qu'il ne peut pas.

- Écoute moi attentivement. Tu es un Asphalte Reapers. Tu as intégré cette famille. Tu t'es battu contre moi pour que j'accepte ta venue ici. C'est pas maintenant que tu vas partir. Je ne te laisserais pas non plus faire. Pour ça tu peux rêver.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre, mes mains lovent toujours son visage, je scelle nos lèvres en espérant qu'il comprenne que je ne le laisserais pas partir. Pas après avoir accepté qu'il soit parmi nous. Pas après ce mois vécu ensemble dans la même maison. Pas après qu'il se soit immiscé, malgré mes remparts, en moi. Pas après qu'il se soit battu contre moi pour que je l'accepte.

Nos lèvres séparées, je prends le temps d'analyser ses yeux. Ils ne sont plus vides. Il est de nouveau parmi nous. Pour lui, j'ai fait céder mes barrières. Ces barrières que j'ai construites autour de mon cœur, comme des remparts, une forteresse insaisissable, depuis le décès de mon parrain, oui pour lui je viens de les abattre. Jamais avant je n'aurais cru que je le ferais et pour personne.

- Je vais appeler mon père.

Je prends mon téléphone dans la poche arrière de mon pantalon et compose son numéro.

- Papa ?

Il répond rapidement comme s'il attendait mon appel.

- Comment il va ?

- Oui, il va bien. Il est de nouveau parmi nous.

Mentalement j'en sais rien mais physiquement il est là. Et il va bien. C'est déjà ça. Si je n'avais pas réussi à caler son rythme cardiaque et respiratoire sur le mien je ne sais ce qu'il se serait passer. Et je préfère ne pas y penser. Sa main sur ma poitrine, que j'ai forcé à l'y mettre, m'a procuré une décharge électrique, une brûlure mais une brûlure divine.

Parrain, si c'est toi qui l'a envoyé ici. Merci.

- Vous arrivez ? Parfait.

Je reste avec lui le temps qu'ils arrivent.

Nous avons chacun nos faiblesses, qu'on ne veut pas dévoiler aux autres et c'est tout à fait normal. Chacun de nous cache son passé qui peut être douloureux ou non, chacun a un passé différent et aucun de nous, pauvre être humain, ne peut juger celui des autres. C'est un fait, chacun doit respecter les faiblesses et le passé des autres. Même si nos ennemis utilisent leurs faiblesses et les passés de chacun pour nous atteindre. Entre nous, ici, personne n'a le droit de juger.

- Merci.

Je me tourne vers Shane, étonné de son remerciement.

- De rien. C'est normal.

Je ne sais si il me remercie pour l'avoir ramené au présent ou pour ne pas avoir posé de question mais dans tous les cas je le pense. C'est normal d'aider quelqu'un qui en a besoin.

Mon père et mon frère arrivent au même moment, des bières à la main. Ils ne perdent pas le nord. Stan en décapsule une et la tend à Shane qui la prend volontiers. Je reste finalement avec eux, ne voulant pas partir.

Parrain, je ne sais ce que tu as trafiqué mais je t'en remercie sincèrement.

- Fille, merci.

- De rien pa'. Je vais vous laisser.

Je claque un baiser sur leur joue à chacun. Oui, même à Shane. Et m'en va comme une voleuse. Je sens que j'aurais une petite discussion avec mon cher papa.

***

Deux jours après,

Comme je le préssentais, mon père m'a gentiment envoyé un message me demandant de venir dans son bureau au QG provisoire. Les travaux continuent, c'est très bientôt terminé, il ne reste plus qu'à réaménager ce qui va être rapide enfin pour le rez-de-chaussée.

- Chérie pense à aller voir ton père.

- J'y pense maman !

Bien que les travaux soient bientôt terminés, je suis encore dans la maison de mes parents et ma mère vient de me rappeler d'aller voir mon père depuis le rez-de-chaussée.

- Il est où ?

- Qui ça ?

- A ton avis maman ?

- Il est au bureau.

- D'accord merci.

Pourquoi ne pas y aller maintenant. Au moins cela sera fait. Plus vite cette discussion aura lieu, mieux nous nous sentirons. Lui comme moi. Je fini de me préparer, en ce moment les gars vont très tôt aux travaux donc quand je me réveille la plupart du temps, ils partent. Mon père les aide aussi mais en se moment il finalise une livraison de meubles pour aménager le QG.

Je passe par les travaux pour saluer nos frères. Stan vient à ma rencontre et me claque un baiser sur ma joue. Je vois Shane nous regarder et je ne sais ce qui lui traverse l'esprit. Si je pouvais je serais aller le voir. Depuis l'autre fois, Shane n'est pas venu distant mais se concentre davantage sur le QG et nous nous voyons moins. Bien qu'il soit à la maison.

Quand nous sommes chez mes parents, il n'est pas distant et ça m'a surpris, j'aurais cru qu'il le deviendrait mais apparemment non. De c'est deux jours, je suis retourné au lac et les deux fois il m'y a retrouver. Nous sommes restés là à regarder le lac et une fois c'était peu de temps avant le coucher du soleil.

Enfin passons pour l'instant, je dois aller voir mon père.

- Je te laisse Stan, je vais voir papa.

- Pas de soucis petite soeur.

Allons-y ! Tout comme mon père a des choses a me dire moi aussi j'en ai.

On ne va pas se disputer mais parler comme des adultes que nous sommes, je veux juste qu'il comprenne quelque chose par rapport à moi. Dans tous les cas, je n'aime pas me disputer avec mes parents et encore moins avec mon père.

Une discussion entre adultes. Et entre père et fille. 

Asphalte ReapersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant