Chapitre 13

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Juste après avoir dit ça, Spence baissa la tête, sourit avant de se lever pour regarder mon appartement, il s'arrêta devant mon étagère, tirant L'Alchimiste de Paulo Coelho.

-C'est mon livre préféré. Enfin, je n'en ai pas lu beaucoup, mais celui-ci m'a marqué.

-Je ne l'ai pas lu. Qu'est ce que tu as aimé ?

-La façon dont l'histoire explore le voyage de Santiago. On ressent vraiment sa quête de sens et de découverte de soi à travers ses différentes aventures. C'est assez inspirant la manière dont le livre encourage à écouter son cœur et à suivre ses aspirations, même lorsque le chemin semble difficile.

-Il te correspond bien. Je peux te l'emprunter ?

Je fis oui de la tête, me tournant pour vérifier la cuisson et sortit la pizza du four. En me retournant, je le découvris déjà en train de lire. Je posais une part devant lui, il me remercia en posant le livre.

-Tu peux lire en mangeant tu sais.

-Ce n'est pas poli. Et je veux partager ce moment avec toi.

-Comme tu veux Spence. Tu as des nouvelles de ta mère ?

-Je pensais aller la voir la prochaine fois qu'on aurait quelques jours. Son état ne se dégrade pas pour l'instant...Parfois je me dis que je devrais en faire plus.

-Tu ne peux pas. Je sais ce que c'est de vouloir sauver des gens malades, on ne peut pas sacrifier notre vie.

-Je le sais très bien...Mais c'est la seule personne qui...Je ne sais pas. Elle ne m'a jamais abandonné.

-Spence, je sais que trop de gens t'ont quitté. Je te promets que je resterai. Et je suis sûre que les autres membres de l'équipe aussi. Tu comptes pour nous.

-Je comptais pour Elle et Gideon.

Mon cœur se serra. Je ne savais pas quoi faire devant son air triste. Son visage était concentré sur la pizza qu'il cassait en petit bout pour éviter de me regarder. Je ne pouvais rien promettre pour les autres, je savais très bien que tout pouvait arriver surtout dans notre métier.

-Quand...Tu as choisi de partir avec ce type, j'ai vraiment crû que j'allais te perdre aussi. Je ne le supporterai pas Ava.

-Spence, s'il m'arrive quelque chose, promets moi que tu vivras pour moi.

-Non ! Je ne laisserai rien t'arriver.

-On ne sait jamais, avec notre métier...Je me battrai mais...

-Avalynn, s'il t'arrive quelque chose, je ne suis pas sûr de me relever. Je ferai tout pour qu'il ne t'arrive rien.

Ses yeux se plantèrent dans les miens. C'était rare de voir une telle intensité en lui, tout le monde lui demandait toujours de faire court et de ne pas s'éparpiller sur les infos qu'il donnait. Pourtant, c'est la même que je voyais dans ses yeux actuellement et c'était si beau. Il ne bougea pas d'un millimètre, ne disant plus rien. Je n'osais pas répondre. C'était la première fois que mon prénom entier sonnait comme le mien. Dans sa bouche, la consonance avait pris quelque chose de réel. Je n'avais jamais aimé la jalousie ou la possessivité mais cette promesse sonnait si bien. Mon corps entier résonnait d'une énergie nouvelle. J'avais un coup de cœur pour le garçon brisé en face de moi, mais ça, c'était brutal, écrasant et dangereux. J'aurais pu tout faire pour ce sentiment qui me noyait par vague. Mon corps se tourna vers le sien, instinctivement. Mon regard se posa sur ses lèvres. Il le vit immédiatement et il se leva, s'avançant vers moi. Je dus lever la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux. Je me levai et me mis sur la pointe des pieds, son bras se posa sur ma taille, de façon protectrice et mon corps entier savoura ce contact. Son autre main se posa à l'arrière de ma tête et je fus la première à initier le contact. On s'embrassa d'abord avec douceur, je poussai un soupir d'aise. J'avais tellement rêvé de cet instant qu'il me parut irréel. Le baiser devint vite plus profond, sa main sur ma taille froissant mon t-shirt et son autre main serrant mes cheveux. Il fit attention à ne pas me faire mal, je sentais sa retenue derrière sa passion. Sa langue joua avec la mienne, il avait encore ce goût de café. Je le laissai faire, allant à sa vitesse. J'avais envie de plus, tellement plus. Mais il méritait qu'on prenne le temps, il méritait tout. Je prenais ce qu'il me donnait, mémorisant ses lèvres par cœur. Il arrêta le baiser précipitamment, mettant une distance entre nous. Mes mains lâchèrent le T-shirt que je tenais entre mes poings.

Beautiful As UsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant