Chapitre 8

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Je pris la tasse de café qu'il m'avait servi, en parcourant sa bibliothèque. Il avait amassé tellement de livres différents. Je ne lisais pas autant, beaucoup plus d'articles scientifiques que je gardais sur la tablette et je lisais surtout sur ma liseuse pour gagner de la place. Pourtant Reid continuait d'avoir des livres, son appartement entier sentait le livre ancien. Je devais faire attention pour ne pas faire tomber de pile posé sur le sol. Son canapé devait lui servir plus que son lit, au vu de la marque de son corps dessus, usé à différents endroits. Il n'avait aucune photo, que ce soit de l'équipe, d'Henry ou même de sa mère. Je me déplaçais vers la cuisine, ouvris son frigo pour tomber sur du vide. Il lui restait un pot de ketchup et un pot de cornichon, un soda traînait à moitié ouvert. Je refermai et me permis de regarder dans les placards pour trouver deux paquets de gâteaux et trois paquets de bonbons...Reid et le sucre, une grande histoire d'amour. Je me rapprochai de sa chambre, sans oser franchir le seuil.

-Il y a une épicerie pas loin ?

-Juste en bas ! Tu veux faire des courses ?

-Ton frigo est pire que celui d'un étudiant ! Qu'est ce que tu manges ?

-Je suis très peu ici...

J'entendis l'eau arrêter de couler et je reculai d'un pas pour aller toucher à ses disques. Il n'avait que des classiques, je ne me souvenais même pas en avoir déjà écouté. J'en pris un au hasard et tentai d'allumer sa machine. Il arriva derrière moi, une odeur de savon avec un léger fond d'agrumes empli mon espace. Il se pencha au-dessus de moi pour appuyer sur un bouton. Je me retournai, il était à moins d'un pas de moi. Je n'osai pas croiser son regard, qu'est ce qu'il pouvait lire dans le mien ? Sa présence était troublante.

-Tu peux prendre une douche si tu veux. Je vais passer à l'épicerie, qu'est ce que tu veux ?

-Que dirais-tu d'un plat de pâtes aux champignons ?

-J'ai besoin de la liste des ingrédients.

Je pris une feuille sur son bureau avec un stylo pour griffonner tout ce qu'il me fallait. Il partit dans la seconde. L'eau chaude me réchauffa instantanément, bien que la pluie n'était pas froide durant cette saison, j'avais eu le temps de me refroidir. Une fois changé, je continuai de regarder ses affaires. Un microscope était sur le sol de sa chambre, abandonné, son piano était placé entre la chambre et le salon. Son appartement avait des tons de vert et de bois, le tout était petit mais paraissait confortable. J'aimais l'endroit. Je m'allongeais sur le canapé, prenant le livre sur la table basse pour lire. 1984 de Georges Orwell, je l'avais lu durant ma licence en sciences cognitives. La porte claqua et il appela mon nom avant de me voir sur son canapé. Il posa les courses sur sa table avant de tout poser et ranger quelques autres trucs. Il me lança un sachet de chips au vinaigre que j'aimais tant.

-J'ai trouvé une recette en étant à la caisse. Je vais cuisiner.

-Tu es sûre ? Je peux le faire.

-Repose toi. Tu m'as déjà fait à manger plusieurs fois, on va intervertir.

Je repris alors ma lecture, pendant qu'il s'activait. L'odeur de champignon flotta dans la pièce et je me levai pour voir où il en était. Il avait l'air de s'en sortir plutôt bien.

-Le planétarium fait une soirée spéciale ce soir...J'allai y faire un tour, si jamais tu veux venir avec moi.

-Je ne veux pas te déranger.

-Tu ne me déranges jamais.

-Alors ce serait avec plaisir docteur.

Mon téléphone sonna, annonçant un appel de mon meilleur ami que je pris en me déplaçant vers le salon.

Beautiful As UsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant