Chapitre 8.

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Prise par surprise, je le laisse agir. Il soulève le corps de son frère avec une facilité déconcertante, bien loin de mes propres efforts. Sans un mot, il gravit les marches du grand escalier, portant Lawrence endormi. Je lui suis reconnaissante pour cette aide... inattendue. Arrivés dans le couloir, il s'immobilise devant une porte, tenant Lawrence qui somnole.

— "La porte.", fait-il vers moi. "Ouvre-la."

Je m'avance jusqu'à lui en ignorant son regard fixé sur moi, et me contente simplement de l'ouvrir en grand pour lui facilité l'accès à la chambre. Il me double et se dirige droit vers le lit où il dépose son frère assoupi.

— " Tu t'occupes de ses chaussures, je lui enlève sa veste. Le reste, il n'aura qu'à dormir avec." , m'ordonne-t-il en se frayant son chemin sur le rebord du lit pour débarrasser son frère de sa veste.

Je n'attendais pas autant d'attention venant de sa part, ni autant de froideur alors que je ne lui ai rien fait du tout. Je m'execute et lui retire ses chaussures, en m'installant de l'autre côté du lit. Combien de verres a-t-il bu celui-là ?

— "Tu vas devoir rentrer seule, on dirait.", lance-t-il tout à coup.

Je jette un vague regard dans sa direction.

— " Sans doute."

Il termine d'ôter la veste de Lawrence puis se relève, pour la déposer sur le bureau de verre sous la fenêtre, qui laisse entrer des rayons de lumière venant de l'extérieur. La musique de la fête semble n'être plus qu'un écho dans cette chambre.

— "Alors comme ça,.. tu te tapes mon frère ?", lance-t-il en riant subitement.

Je me crispe, sentant un violent malaise me plomber le ventre devant des paroles aussi crues, à croire qu'il le fait justement exprès.

— "Ce ne sont pas tes affaires.", pestais-je en gardant mon calme.

Je termine avec empressement de retirer ses chaussures pour mettre un terme à cet entretien déplacé.

—"...Tiens, c'est drôle tout à l'heure j'étais pourtant sûr que tu m'as vouvoyé quand on était dehors.", renchérit-il en fixant son regard dur sur moi.

Alors que je me levais du lit, prête à partir, il s'avance avec un air qui me laisse deviner qu'il n'en a pas terminé avec moi, gardant les mains dans les poches. L'obscurité de la chambre le rend deux fois plus effrayant vu comme ça. Je refuse de le laisser m'impressionner comme l'autre fois. Son regard est dévastateur en cet instant.

— "... Qu'est-ce que ça peut te faire ?", dis-je simplement.

Son rire sec résonne soudain, s'enroulant autour de moi comme une caresse. Mon manque de tact le fait s'approcher dangereusement, provoquant un incendie dans tout mon être. Son regard, pétillant d'une lueur taquine, se plonge dans le mien, dévorant chaque parcelle de ma peau. À quelques centimètres de ma poitrine, son torse respire profondément.

— "Tu sais, tu peux me le dire si tu n'avais pas envie que ton copain sache que tu as finie sous ma douche l'autre soir." , balance-t-il sans la moindre gêne.

Il jette ça en s'appliquant à parler haut et fort sans me lâcher du regard, faisant clairement référence au week-end dernier.

Sans hésitation, je le repousse vivement, piquée au vif, poussant son torse du plat de la main. Mais il réagit promptement, saisissant mes doigts pour me ramener contre lui. Un frisson de colère me fait trembler à ce contact. Ses paroles, pleines d'insinuations, sont totalement erronées, je ne suis pas... je n'ai jamais été sous la douche avec lui, pour commencer.

The Bad One - JungkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant