Chapitre 28.

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La pluie ne semble pas vouloir s'arrêter dehors.

Elle a ravagé le minuscule balcon de mon appartement en une minute et trempé mon tee-shirt lorsque je suis sortie en catastrophe pour retirer mes affaires oubliées.

—"... S'il te plaît, rappelle-moi Lawrence, je t'ai laissé au moins vingts messages... Enfin, bref, salut... ", dis-je avant de raccrocher cet appel à sens unique.

Ça fait vingt et un message, maintenant. Depuis deux semaines, que j'essaye de le contacter. Il a disparu après la soirée. Je ne sais plus quoi faire, j'ai tout essayé. Et il ne reste que quelques semaines avant la fin de l'année.

Mais le pire reste à venir.

J'ai contacté Louis. Qui lui, s'est fait un plaisir de me répondre au quart de tour lorsque je lui ai donné rendez-vous demain matin pour en finir. C'était sans savoir que la famille Hunter travaillait depuis le départ avec l'entreprise de mon propre père. Après l'avoir appelé, il m'a simplement dit qu'il "s'occuperait du reste", si seulement j'avais la moindre idée de ce que cela voulait dire. Je n'ai même pas le coeur d'échanger un mot de tout ça avec Gwen.

Je sors bien vite de mes occupations pathétiques en entendant la sonnette de mon appartement retentir furieusement à plusieurs reprises. La sonnette refuse de s'arrêter. Bon sang. Je me précipite vers la porte, la pluie bat si fort dehors qu'elle remplie l'appartement de son fracas. Mais en ouvrant la porte en grand, mon expression se change en un tsunami de choc. Je découvre le corps trempé jusqu'aux os de Gale, s'appuyant fermement contre l'encadrement de ma porte avec ses mains et se pressant pour entrer. En me voyant, il esquisse un sourire jusqu'aux oreilles.

Oh mon dieu, j'hallucine.

D'un geste de panique, je lui claque brutalement la porte au nez, priant pour que ce ne soit qu'une hallucination. Je plaque mes deux mains de toutes mes forces contre la porte, mais, comme s'il s'attendait à me voir lui refermer la porte au visage, il se jette dessus, et réussi à la dernière seconde à la bloquer avec son pieds et sa main.

—" Hey ! Non, non, non ! Attends ! Attends, je t'en supplie... Attends !"

Mayday. Ce n'est pas une hallucination, c'est bien lui.

La tranquillité quitte mon corps, remplacée par une violente agitation. Mon coeur bat à tout rompre en le sentant essayer de toutes ses forces de rentrer. Son visage entre la porte et le mur m'observe d'un air suppliant. Je l'ignore depuis deux semaines, et il ose venir comme ça du jour au lendemain ? Il est devenu fou ?

— "...Jules, s'il te plaît ! Toi et moi il faut qu'on parle de ce qui s'est passé, je t'en supplie !...", crie-t-il dans la précipitation.

Je refuse même de l'écouter, c'en est déjà trop. Après ce qu'il a fait ce soir-là, j'ai fondu en larmes sur mon lit. Je résiste durement derrière la porte, mais il n'y a rien à faire : il est beaucoup plus fort que moi.

—"... Pourquoi tu n'as pas répondu à mes appels, merde ! Je t'ai même envoyé un mail mais il m'est revenu !", ajoute-t-il en essayant de me voir à travers la porte et le mur.

Je rage rien qu'en l'entendant.

—" Dégage avant que j'appelle les flics ! "

Mais voyant que je résiste encore, il fini par cesser ses gestes brutaux derrière la porte et réussi presque à se calmer.

—" Jules, s'il te plaît, écoute-moi... Il faut vraiment qu'on parle toi et moi... Je ne peux pas tenir un jour de plus sans te voir, c'est de la torture. Il faut que tu m'écoutes."

The Bad One - JungkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant