Chapitre 29.

115 11 1
                                    

Cette fois, c'est sans regrets.

Oh que oui, sans le moindre regret. Je regarde la silhouette de l'homme allongé à côté de moi sur le lit. Son corps nu, drapé dans la fine couette blanche froissée, ses bras m'enlacent, et son parfum viril et rassurant fait palpiter mon cœur comme aucun homme ne l'avait encore fait avant lui.

Il faudrait être fou ou stupidement amoureux pour avoir fait ce que j'ai fait avec lui.

Je penche pour la deuxième option. Je ne regrette pas.

Je me redresse sur le lit, réveillée. Nos vêtements tracent un petit chemin sur le sol, où règne un silencieux désordre. J'ignore depuis combien de temps je suis assise là, à l'observer avec cet air idiot. Laissant libre court à toutes mes pensées depuis mon réveil.

Le fait que Gale m'ait tout avoué sur son passé m'a laissé dans une léthargie profonde depuis que j'ai ouvert les yeux. Je me demande comment j'ai fait pour être aussi aveugle à son sujet. J'ai encore trop de mal à concevoir que la famille Hunter soit aussi malfaisante que ça, c'est pourtant bien leurs avocats à New York qui fournissent toutes les preuves à mon père pour mener à bien ses projets illégaux. Et moi qui pensais qu'ils étaient des gens formidables. Phill et Eleanor Hunter ont adopté Gale, et d'après ce que j'ai compris, c'est aussi à cause d'eux que Gale a perdu ses propre parents. Quels genre de tordus sont-ils pour faire ça ? Pire : quels genre de monstres sont-ils pour adopter le frère et pas la soeur ?

L'heure affichée sur le petit radio-réveil sur la table de chevet, me remet les pieds sur terre. L'heure fatidique approche : mon rendez-vous avec Louis est dans une heure. J'aurai fait mon possible pour repousser ça, mais je sais que je ne fais que mener une bataille perdue d'avance avec mon frère.

—" Où est-ce que tu vas ?", grogne une voix grave derrière moi.

En me retournant, mes lèvres s'étirent en voyant qu'il se réveille. Il me suffit d'un regard sur sa glorieuse nudité, pour me faire cogiter en mille pensées mal placées. Il s'assoit sur le bord du lit avec pour seul habit le draps qui glisse sur ses cuisses. Ses cheveux noirs forment de grosses boucles en-mêlées, et des petites cernes de fatigues perlent sous ses yeux noirs charbon.

—" J'ai un truc à faire en ville, tu peux rester j'en aurais pas pour longtemps...", je lance en finissant d'enfiler mon jean.

Un sourire en coin espiègle et ensommeillé se forme sur son visage. Il a l'air d'un peu trop aimer me voir en train de m'habiller devant lui. Il soupire gravement et se relève du lit, notre nuit torride se reflète sur son visage : je perds mes moyens en voyant le drap glisser de ses cuisses.

La dernière fois que nous nous sommes éveiller dans le même lit, j'ai voulu l'étrangler au réveil.

Il s'avance vers moi avec une assurance déconcertante, -presque fier de pouvoir se balader sans un seul bout de tissu sur lui-, et m'offre un sourire qui fait des ravages dans mon coeur. Son torse musclé s'exhibe devant moi et chaque muscle saillent à chaque pas. La lumière du matin accentue les contours de ses abdominaux et la force de ses épaules. Ses yeux brillent d'une satisfaction et d'une joie mal dissimulée.

—"Tu sais," fait-il, sa voix grave et chaude, "Je pourrais m'habituer à des réveils comme ça." Il tend la main pour effleurer mon bras, son contact m'envoyant des frissons.

Je rougis et détourne le regard, mais une partie de moi ne peut s'empêcher de sourire. Merde, il le fait exprès, j'en suis sûre.

—"...Tu veux dire, des réveils où on ne s'entretue pas à la seconde où on ouvre les yeux ? C'est ça le genre de réveils dont tu parles ?"

The Bad One - JungkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant