Chapitre 13.

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En retournant en direction de l'infirmerie, je sens une main attraper mon bras et me tirer violemment en direction d'une salle vide. J'ai à peine le temps de comprendre ce qui m'arrive que je tombe nez à nez face à lui.

Gale, évidemment.

Son visage est fermé, son regard dur. Avant même que je puisse protester, il referme la porte derrière nous, nous isolant du reste de l'orphelinat. Le simple fait de le voir ici me met mal à l'aise. Quelles étaient les chances pour qu'il soit ici et maintenant ?

— "Qu'est-ce que tu fiches ici ?" demande-t-il, sa voix grondant de colère contenue.

Je sens mon cœur se mettre à battre plus fort. À croire qu'il avait soigneusement attendu que Kai disparaisse pour se jeter sauvagement sur moi. La pièce semble se refermer autour de nous, un tension apparente se forme dans l'air. Je peux déjà sentir mon irritation me lécher les entrailles en sentant ses doigts serrer mon bras.

Calme-toi Jules... Ne repense pas à ce qu'il t'a fait la dernière fois, essaye de rester calme cette fois.

Impossible, je regrette.

— "Je pourrais te poser la même question," rétorqué-je, essayant de garder mon calme. "Depuis quand tu te fais passer pour un type formidable ?"

Je crois bien que c'est la blague de l'année, du siècle même.

J'émets un rire sec. Son regard ne fait que se durcir après mes mots. Son expression se crispe, mais il ne répond pas tout de suite. Au lieu de ça, il lâche mon bras et recule d'un pas, croisant fermement les bras sur sa poitrine. Les muscles de ses avant-bras sont tendus, ses poings serrés. Ses yeux me transpercent avec une dureté implacable.

— "Ça te regarde ? ", balance-t-il sèchement, ses yeux me fusillant par la même occasion. "Ici, c'est moi qui pose les questions. Réponds."

Je sens la colère monter de plus en plus en moi. Comment ose-t-il ? Mais avant que je puisse rétorquer, il se rapproche de nouveau laissant visiblement son irritation prendre le dessus sur son sang-froid, réduisant l'espace entre nous à quelques centimètres. Il me dépasse de deux têtes au moins, et je me sens subitement toute petite devant lui. Sa chemise ouverte révèle un torse musclé qui tend le tissu de son tee-shirt blanc légèrement sali par endroits.

— "Écoute bien," murmure-t-il. "Je me fous de savoir pourquoi tu es là, tant que ce soit la dernière fois. Compris ?"

Des menaces.

Comme si sa vie pouvait m'intéresser un seul instant. Il l'ignore peut-être, mais les menaces, j'en fais mon quotidien en ce moment. Je me raidis en sentant la chaleur monter dans mes joues et mes points se contracter à mon tour. "Un type formidable" hein ?  Le voilà le type formidable.

—"Ou sinon quoi ? Tu comptes me mettre un zéro encore ? Fais gaffe, ça risque de nuire à ton image de mec parfait ici, n'oublie pas.", soufflais-je en sentant la colère ronronner dans mon oreille.

C'est comme si chaque gestes, chaque paroles qu'il prononce est faite pour me pousser à bout. Comment Kai peut l'apprécier autant ? Il se raidit après ma dure réponse et se contente de garder la mâchoire serrée. Sa poitrine se gonfle et il se met à inspirer profondément avant de murmurer près de mon visage d'une manière glaciale et sérieuse : 

— "...Tu n'as pas idée de toutes les choses que je pourrais te faire si tu ne fais pas ce que je te dis.", lâche-t-il durement.

À ce moment, une étincelle me parcourt le ventre. Il me met au défi. Je me retiens de ne pas le frapper. Le pousser. Le gifler. On croirait voir mon père bon sang.

The Bad One - JungkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant