Chapitre 18.

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Après plus de quatre heures à rester assise dans une voiture où l'atmosphère était devenue plus qu'étouffante, et après un périple d'une heure sur un ferry rempli de passagers, nous sommes arrivés au terme de notre odyssée :

Les îles Whitsundays.

Je comprends pourquoi Lawrence et les autres étaient aussi excités d'y aller. Pour rien au monde je ne voudrais repartir d'ici.

—" Je peux savoir ce qu'on attend au juste ?", balance Max en attrapant la main de Maya.

Nous avons vogué à travers les vagues de l'océan et du récif de corail pour arriver jusqu'à une merveille d'île tout droit sorti d'une carte postale paradisiaque. Un petit bout de terre, isolé du reste du monde, qui ressemble à une sorte d'Olympe flottant sur l'eau et abrité par les vagues. Lorsque j'ai vu l'île au loin, entre le bleu de l'eau et l'horizon rougissant, j'ai cru à un mirage.

C'est un lieu si sauvage et si intense en couleur que peu importe où l'on pose le regard, il y a trop à dévorer pour s'en détourner, comment j'ai fait pour ignorer l'existence d'endroits comme celui-ci avant aujourd'hui ?

—"Ça fait au moins un quart d'heure qu'on poireaute, ils sont partis à la pêche sans nous ou quoi ?"

En effet, Lawrence et Gale nous ont laissé - il y a de ça un bon moment déjà - devant l'entrée de l'hôtel. Nous attendons leur retour impatiemment au milieu du chemin en dalles de bois, qui traverse la végétation de l'île. Une plate-bande de fleurs aux couleurs explosives, rouge, bleu, jaune vif colore l'allée naturelle de chaque côté, menant tout droit aux portes en verre de notre hôtel. Je me suis assise sur ma valise, sentant mon tee-shirt et mon pantalon me coller la peau dans ce climat tropical.

— "Un peu de patience, je suis sûre qu'il y a une bonne raison pour qu'ils mettent autant de temps," renchérit Grace assise à côté, sur sa propre valise.

Je sens mon visage être pris en embuscade par la chaleur étouffante de l'île. Dans notre attente mortelle, quelques rares touristes se frayent un chemin sur le sentier pour accéder devant nous à l'hôtel. Une famille. Puis un couple. Puis plus rien. Retour à la solitude.

Lorsque enfin, les deux silhouettes de Lawrence et Gale réapparaissent d'entre les portes vitrées de l'hôtel. Leur présence nous pousse à avancer jusqu'à eux. Et rien qu'à voir le visage de Lawrence, je devine qu'il y a un problème.

— "Bon, on peut y aller ? J'aimerais enlever cette chemise et me jeter dans l'eau si ça ne te gêne pas," lance aussitôt Maya en retirant ses lunettes de soleil.

— "Oui, à ce propos...", commence Lawrence en s'approchant de nous, le visage visiblement perplexe.

Il échange un regard avec Gale avant de continuer.

— "Il y a eu une erreur avec notre réservation. L'hôtel est surbooké à cause d'un festival local. Ils ont donné notre chambre à un autre couple par erreur," explique Lawrence, visiblement frustré.

— "Quoi ? C'est une blague ? Alors, qu'est-ce qu'on fait ?" balance au quart de tour Max, visiblement agacé.

Grace me lance un regard désemparé.

— "Ils nous ont proposé une suite avec deux chambres communicantes pour deux nuits. C'est la seule option disponible," dit Lawrence.

Maya et Max échangent un regard avant de hausser les épaules. Grace semble perplexe, mais n'ajoute rien.

— "Et pour la troisième nuit ?", lance Maya.

— "On devra trouver une autre solution, mais pour l'instant, c'est tout ce qu'ils peuvent nous offrir," répond Lawrence.

The Bad One - JungkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant