Chapitre 10.

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Sept jour et deux nuits.

C'est le temps qu'il me reste avant les examen. C'est aussi le nombre de jours qu'il me faudra pour tâcher de retenir ne serait-ce qu'un quart de ce cours sur "La régulation du métabolisme énergétique"- Chapitre 15, si je ne parviens pas à me concentrer d'avantage. Bon sang.

Comme si j'avais la tête à ça.

Le livre ouvert, feutre en main, non, il n'y a rien à faire. Mes pensées sont trop imprégnées par les récents événements pour que je puisse me concentrer. Le clash entre moi et Gale résonne en permanence dans mon cerveau comme un disque rayé qui tourne en boucle. La colère dans mon système ne semble pas vouloir retomber, même après quarante-huit heures. Même avec du recul, je ne regrette pas mon comportement. Je ne regrette pas d'avoir tenté de le frapper, ni de l'avoir traité comme je l'ai fait car : c'est tout ce qu'il mérite. Et je me ferais un plaisir de le refaire s'il ose s'en prendre à moi de nouveau.

Jules, concentration !

La bonne nouvelle dans tout ça, c'est qu'au moins mon inscription à l'association humanitaire de l'université à été retenue parmi les neuf autres... Mon statut officiel de bénévole à l'orphelinat de Sydney près du campus commence dès la semaine prochaine d'après le message du responsable du club. Cette idée me réjouit, enfin, une activité qui donnera du sens à mes heures mornes et solitaires.

Lorsque tout à coup, la porte de ma chambre s'ouvre à la volée. La silhouette de Gwen en vêtements décontractés apparaît, une cuillère à la bouche, le regard souriant. J'avais presque oublié qu'elle était là.

— " Pizza ou chinois ce soir ? Ou sinon je peux commander des burgers, il y a des promos sur le site," lance-t-elle, se tenant dans l'encadrement de la porte avec une mine visiblement affamée.

Je me laisse tomber contre mon fauteuil en reportant mon stylo derrière l'oreille. Gwen a beau avoir la trentaine, elle vit comme si elle avait éternellement dix huit ans. J'adore ça.

— " Va pour du chinois."

— "D'accord, tu me rejoins à la cuisine ?", ajoute-t-elle en disparaissant aussi vite qu'elle est arrivée.

— "Il faut vraiment que je termine ce chapitre... J'en ai encore pour un moment." , lançais-je en parlant haut et fort pour qu'elle m'entende depuis le salon.

Me retrouvant à nouveau seule avec ce manuel épais comme une brique, je finis par soupirer. Je m'y remets donc, cette fois tâchant de renoncer à mes pensées de meurtre vis à vis d'un certain professeur. Focus.

Mais très vite, je me fais à nouveau interrompre. Rah.

— "Jules!" s'écrie Gwen en réapparaissant dans l'encadrement de la porte.

Je me retourne vers elle, frustrée.

— "Gwen ! Il faut que je bosse... S'il te plaît.", gémissais-je avec le désespoir de jamais pouvoir en finir.

Mais à peine avais-je posé les yeux sur elle que je remarque quelque chose d'anormal. Son visage, souriant il y a deux minutes, est maintenant empreint d'une expression inquiète. Dans sa main, elle tient le téléphone fixe de l'appartement. Un mauvais pressentiment m'envahit soudain.

— "C'est pour toi, Jules.", se contente-elle de me dire en tendant le téléphone vers moi.

" Pour moi ?"Je n'aime pas ça du tout.

Je me lève alors, et récupère le petit mobile dans sa main, celle-ci me lance un regard troublé avant de reculer pour me laisser seule dans la chambre.

The Bad One - JungkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant