Chapitre 25.

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—" Oui, je viens tout juste d'arriver je suis là."

—"...Attends, comment ça tu es ?"

Le téléphone coincé contre mon épaule, je tente de rentrer dans l'appartement de Gwen. Tenant à bout de bras un gros carton rempli de livres, je pousse la porte avec mon dos à reculons.

—"...Je suis là. C'est pas assez clair comme réponse ?", riais-je en rentrant dans l'appartement.

Une fois à l'intérieur, je lâche le carton sur le sol en soufflant, mon front couvert d'une fine pellicule de sueur après avoir grimpé les trois étages. Quelle sorte de résidence n'investit pas dans un ascenseur, bon sang ? En relevant la tête au quart de tour, je me fige. Devant moi, ma tante Gwen, à demi-habillée, reste tout aussi immobile.

—" Ah donc quand tu disais que tu étais là... C'était vraiment... .", murmure-t-elle en me fixant, son téléphone encore collé à l'oreille.

Je fronce les sourcils en voyant qu'elle ne porte qu'une nuisette, mais mon regard s'accroche sur la silhouette d'un homme derrière elle qui sort de sa chambre vêtu uniquement d'un caleçon.

Oh putain.

Gwen rougit jusqu'aux oreille et tente maladroitement de cacher son embarras avec un sourire nerveux. L'homme, lui, semble tout aussi surpris, mais son expression passe rapidement à un sourire amusé. Bien vite, je reconnais son visage et hausse les sourcils en retenant un rire qui me serre la gorge. Il s'agit de Eric, son collègue de la clinique. Alors ça, pour une surprise.

—" Euh, salut, Jules," bégaye ma tante en jouant nerveusement avec une mèche de ses cheveux, essayant de faire comme si je ne venais pas à l'instant de la prendre sur le fait.

—" Salut," dis-je, ma voix se brisant légèrement sous le choc. "Je... je ne savais pas que tu avais de la compagnie."

Eric à côté d'elle, émet un rire gêné, ce qui semble détendre un peu Gwen. L'envie d'éclater de rire me prend aussi, mais je parviens à me retenir.

—" Plutôt sympa comme première impression," lâche-t-il en tendant une main vers moi, comme si tout était parfaitement normal. "Enchanté de te rencontrer à nouveau, Jules."

Je le regarde, puis Gwen, puis de nouveau Eric, incapable de trouver les mots. Enfin, je me ressaisis et prends sa main.

—" Ouais," dis-je simplement. "Pas de soucis, je ne faisais que passer de toutes façons."

Gwen se met à rire en me jetant un regard remplis panique. Je sens que j'aurai du attendre en bas. Elle se faufile jusqu'à la cuisine, essayant de dissiper ce malaise intense. Je souris, sans pouvoir même me contrôler, sachant qu'elle et moi allons tôt ou tard parler de tout ça, très prochainement.

—" Bon et bien, Gwen voilà tes livres. Et comme j'ai déjà récupéré mes affaires ici, je n'ai donc plus rien à faire là.", lançais-je en souriant d'un air presque idiot.

Eric me jette un coup d'œil amusé en voyant que je commence à repartir après avoir déposé le carton. Je sens le regard interdit de ma tante me suivre jusqu'à la porte d'entrée. Une fois la porte fermée derrière moi, je me laisse appuyer contre le bois et laisse échapper un rire incontrôlé. Mon sourire est irrépressible.

Mais il se fane très vite lorsque je vois les trois étages d'escaliers en face de moi, en train de m'attendre, que je vais devoir redescendre.

Et vite, si je veux être à l'heure pour rejoindre les filles ce soir.

Une fois en bas, je jette un coup d'oeil à mon sac de cours sur la banquette arrière du quatre-quatre que Gwen m'a laissé emprunter pour la soirée. Dedans, se trouve encore le contrat de Louis, que j'ai signé. Je l'ai signé juste après le voyage aux îles Whitsundays il y a des jours. Je l'ai signé parce que je n'ai plus d'autre choix. Je l'ai signé, parce que l'idée de construire une vie ici et d'oublier ma famille ne me paraît pas impossible après tout ce temps. Au combien cet accord me dégoûte et me rend folle de rage, je n'ai aucun autre choix. Louis a gagné.

The Bad One - JungkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant