The Bad One - Jungkook

Chapitre 20.

Il se rapproche d'un pas en me jetant un regard si froid que je sens un frisson me parcourir le dos.

—" Je veux dire," poursuit-il calmement en faisant un pas vers moi. "Pourquoi tu es venue ici en Australie ? Est-ce que c'est parce que ta propre famille ne pouvait plus te supporter parce que tu n'es qu'une sale petite garce, ou bien parce que tu n'avais juste simplement aucun ami ?", lâche-t-il en m'offrant un sourire en coin jubilant.

Alors là.

Ses mots m'atteignent si douloureusement, si profondément, que je ne parviens pas à garder un visage neutre. Son attaque me prend tellement de haut, tellement de si bas, à la fois, que je sens ma colère atteindre un sommet. Des larmes tentent de se frayer un chemin dans mes yeux, mais je me retiens avec douleur. Mes poings tremblent d'eux-mêmes, et je décide de ne pas lui donner satisfaction. Je compte bien lui faire regretter ces mots.

—" Et toi ?", lâchais-je sans retenir mon rire blessé et fou de colère. "Pourquoi tu t'entêtes à rester avec nous ? On sait très bien tous les deux que ta petite personne est la seule qui compte dans ce monde. Ou devrais-je dire, toi et ton hypocrisie à deux balles. Tu crois sérieusement pouvoir tromper qui en jouant les mecs parfaits dans cet orphelinat ? Ou alors, c'est peut-être parce que, entre nous deux, tu es celui qui se sent le plus seul."

À mes mots, il fonce vers moi, sa colère déferlant comme une tempête. Avant que je puisse réagir, il s'empare de mes poignets et me pousse violemment sur le lit juste derrière nous. Je crois que notre rage n'avait jamais atteint de telles hauteurs avant ce soir. Je sens tous ses mouvements, brutaux et déterminés. Il grimpe au-dessus de moi en une seconde à peine, ses yeux flamboyant de colère et de blessure, son souffle court trahissant son agitation.

— "Tu crois vraiment tout savoir, hein ?" crache-t-il, ses mains serrant mes poignets contre le matelas. "Tu n'as aucune idée de ce que je traverse, aucune idée de ce que c'est que d'être moi."

Sa proximité, la violence qu'il met dans chaque gestes me terrifie, tout est suffocant. Je sens ma propre colère monter aussi, mais aussi quelque chose de plus complexe, une peur mêlée à une attirance irrépressible. Je ne sais pas ce qui m'arrive.

— "Lâche-moi," grondais-je sous son visage.

— "Non, compte pas là-dessus, chérie." rétorque-t-il, ses yeux fixés dans les miens, brûlant de rage. "Je vais te faire ravaler chacun de tes mots ce soir, tu m'entends ?"

Son corps juste au-dessus du mien m'emprisonne, ses deux mains saisissent mes deux poignets contre les draps, ses lèvres sont suspendues juste au-dessus des miennes et cette position réveille en moi une ardeur que je m'étais efforcée jusque ici de ne jamais laisser transparaître. Un désir interdit qui a plus d'une fois traversé mes pensées sans mon accord.

Je perds la raison.

Pour la première fois, je vois Gale non pas comme un ennemi, mais comme quelqu'un de brisé, de profondément seul. Mes mots l'ont blessés. Autant que les siens m'ont blessés. Cette vision me laisse sans voix.

—" Tu ne sais absolument rien sur moi.", crachais-je pour ma défense, en affrontant son regard et mon propre désir dans ses yeux fous de colère.

—" J'ai pas besoin de te connaître pour avoir envie de faire ça.", balance-t-il au quart de tour.

Il presse aussitôt ses lèvres contre les miennes avec une fièvre incontrôlée et sauvage. Je me cambre sous ses lèvres brûlantes, je ne m'y attendais absolument pas, il ne passe pas par la douceur et force l'entrée dans ma bouche avec sa langue. Oh mon dieu. C'est normal d'aimer ça ? Ses doigts se serrent deux fois plus autour de mes poignets et je sens mon ventre me consumer. Mon coeur s'arrêter. Ma respiration se couper. L'instant s'est figé au moment où il franchit la limite entre nos deux corps.