Chapitre 14.

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—"... Et devine quoi ? Il a eu le culot de me poser un lapin ce crétin."

—" Ah oui ? Tu devrais voir ça avec lui..."

Mais face à la force de caractère de Maya je ne peux que me taire et la laisser expliquer de long en large -pour la troisième fois- comment Max a oublié leur premier rendez-vous le week-end dernier. J'ai beau essayer de calmer ses nerfs : il n'y a rien à faire, le sujet de la discussion ne fait que tourner en rond depuis que nous avons quitté l'université.

De mon côté, je ne peux m'empêcher de penser à Gale. Mais mon absence totale dans la conversation ne semble pas gêner Maya pour autant. Aussi fou que cela puisse paraître, je n'ai pas cessé de me poser des questions sur ce que j'ai découvert à l'orphelinat.

"...Il est bénévole depuis six ans...C'est un type formidable, pas vrai ?" . Non, je ne m'en suis toujours pas remise.

Sans compter l'image de cette cette petite fille qui s'impose à moi lorsque je pense à toute cette histoire... Quel était son nom déjà ? Delilah. Comment ne pas être frappé par l'alchimie qu'il y avait entre ces deux-là ? J'ai l'impression d'être totalement à côté de la plaque. Suis-je la seule à savoir ça ?

Je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Au point où cela m'irrite désormais.

—" Je crois qu'on devrait rentrer, il est déjà cinq heures.", fis-je en remarquant que nous avons très largement dépassé le Pont du port de Sydney.

L'air iodé fouette notre visage, ses boucles rousses s'entre-mêlent dans le vent frais de la fin d'après-midi. Les rayons dorés du soleil s'étalent avec paresse sur les vagues au loin. J'ignore depuis combien de temps nous avons marché, mais je sais que nous nous sommes égarés un peu trop loin à force de bavarder. L'océan s'étend à perte de vue, cet endroit offre une vision panoramique de l'île et sur le flanc de la montagne couvert de végétation et de maisons près de la plage.

New York ne me manque pas.

J'ai même l'impression d'avoir réussi à oublier cette vie. L'impression d'avoir réussi à construire quelque chose dans cette ville, aussi fragile que ce soit. Pendant un instant, je me permets de croire que j'ai trouvé un refuge ici, que j'ai enfin réussi à échapper à mes tourments. Même si je sais que tout ceci me paraît impossible.

—"...Tu ne m'as pas dit comment s'est passé ta soirée avec l'association humanitaire, au fait..."

Je remets les pieds sur terre à l'entente de ces mots. Maya et moi avons commencé à longer le pont, le vent souffle fort à cette altitude et nous cheminons pour rejoindre le centre-ville. J'adore sentir l'air marin.

—" C'était cool.", dis-je en m'efforçant de paraître sincère.

— " Tant mieux ! Vous avez fait quoi ?", lance-t-elle en ajustant ses lunettes de soleil dans ses énormes boucles oranges.

Oh, pas grand-chose... J'ai faillit me battre avec le frère de Lawrence, mais je commence à m'y faire !

— "J'ai aidé des enfants à faire leur devoir, c'était vraiment chouette.", dis-je spontanément.

Mon mensonge est suffisamment crédible pour la faire sourire et passer rapidement à autre chose. J'aimerai ne jamais avoir à dire la vérité sur la haine que je vous à Gale. Un frisson me parcourt le corps en repensant à ses menaces de l'autre jour. Son regard dur et... Ses paroles pleines de venins. J'aurai du lui botter les fesses quand je le pouvais.

Nous arrivons enfin près du centre-ville où pullule une agitation qui n'a rien avoir avec le bord de mer. Nous arpentons le boulevard entre les nombreux passants, cherchant où nous avons garé la voiture de Maya parmi les dizaines de voitures garées çà et là près de la route.

The Bad One - JungkookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant