🌊 | 24

75 3 0
                                    

ça fait maintenant quelques secondes que je l'entends retenir son rire, mais en voyant l'absence de réaction de ma part, sa voix devient plus sérieuse.

simeon, inquiet : - est-ce que tu vas bien ?

je ne lui réponds pas, parce que je sens que si j'ouvre la bouche, je vais chialer comme une gamine. au même moment, on entend la voix du réceptionniste de l'autre côté du téléphone, l'appelant à reprendre la conversation. je peux apercevoir le regard de simeon alterner entre moi et le téléphone. il soupire, puis attrape mes mains que j'ai pressées contre mon nez douloureux. je tente de me dégager, refusant qu'il me touche, ce qui provoque un léger rire de sa part. mais avec douceur et détermination, il parvient à séparer mes mains de mon visage. il les met vers le bas et me regarde avec attention, son regard scrutant chaque détail de mon visage. avec sa main libre, il soulève doucement mon menton pour mieux voir si mon nez est endommagé.

simeon, soupirant de soulagement : - ça a l'air d'aller.

voyant que mon nez n'a rien de grave, il me lâche avant de déposer un bisou tendre sur ma joue.

simeon, souriant : - fais plus attention, d'accord ?

il s'approche de moi et pose délicatement ses mains sur mes joues, inspectant une dernière fois mon nez avec attention. son regard devient plus tendre, et il fronce légèrement les sourcils.

simeon, d'une voix douce : - ça a l'air rouge mais je pense pas que ce soit cassé. attends, je vais chercher de la glace.

moi, le retenant par le bras : - non, c'est bon. je survivrai.

simeon, souriant : - têtue comme toujours.

il me regarde avec une affection palpable, et je sens mon cœur se réchauffer malgré la douleur. je prends une grande inspiration et essaie de me détendre. simeon reste près de moi, ses mains toujours posées doucement sur mes joues.

moi, chuchotant : - merci, simeon.

simeon, souriant : - de rien. maintenant, évitons les collisions avec les baies vitrées, d'accord ?

je hoche la tête, un peu honteuse mais réconfortée par son geste. simeon retourne rapidement vers le téléphone qu'il avait laissé en suspens à cause de moi. je l'observe pendant qu'il finit la conversation avec la réceptionniste, sentant la chaleur de son baiser sur ma joue.

simeon, au téléphone : - excusez-moi pour l'attente.

~

je trouve la porte coulissante et me retourne en commençant à parler à simeon.

moi, tentant de paraître détendue : - simeon, je suis sur le balcon.

il me fait un signe de la main avant de reprendre sa discussion avec le réceptionniste à l'autre bout du téléphone. je marche vers la piscine, tout en massant mon nez qui me fait encore mal. la honte, la honte... je suis vraiment une idiote. c'est pas possible de se taper la honte à ce niveau-là. je m'approche de la rambarde et contemple la vue merveilleuse que j'ai sur la ville d'emporio de nuit. les lumières des rues et des bâtiments scintillent, créant une mosaïque lumineuse qui s'étend à perte de vue. la mer, en arrière-plan, reflète les lumières de la ville, ajoutant une dimension magique à la scène. le vent frais de la nuit caresse mon visage, apportant avec lui l'odeur salée de la mer. perdue dans la contemplation de ce paysage magnifique, je laisse échapper un soupir. les toits des maisons, avec leurs tuiles bleues caractéristiques, les rues étroites serpentent entre les bâtiments, et quelques passants se déplacent en silhouettes floues sous les lumières tamisées. tout semble paisible, presque irréel, comme une scène sortie d'un rêve. je ferme les yeux un instant, laissant les sons de la nuit me bercer. le murmure lointain des vagues, le bruit des feuilles dans les arbres, et les bribes de conversations qui flottent dans l'air forment une symphonie apaisante. cette vue et ces sons me rappellent pourquoi j'aime tant cet endroit. et on dirait que c'est aussi le bon moment pour mon cerveau de remettre en question les événements récents. je comprends plus rien. en l'espace de quatre jours, j'ai rencontré un homme très, très, très séduisant, et voilà que je me retrouve dans un môtel typique grec, à deux doigts de coucher avec lui. je sais que les intentions de simeon ne sont pas mauvaises. c'est juste que ça fait longtemps que personne ne m'a montré autant... d'amour ? non, plutôt d'attention. au fond de moi, je me sens comme une adolescente avec simeon. c'est un homme très entreprenant, alors que je le suis moins. après tout, c'est normal, je suis en vacances. mais j'ai aussi envie de découvrir la passion d'être aimer par quelqu'un, même si c'est pour un court instant. je sais pas quelle sera l'issue de ma relation avec simeon. j'habite aux états-unis, il habite en grèce. non, non, non, il ne faut pas que je pense déjà à ça. il nous reste encore du temps à profiter, mais mon cœur me rappelle constamment que cette idylle prendra tôt ou tard fin. je laisse échapper un soupir en regardant la vue devant moi. les lumières de la ville d'emporio scintillent comme des étoiles. je m'appuie contre la balustrade, sentant la fraîcheur de la nuit sur ma peau, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. je ferme les yeux un instant, respirant profondément. l'air salin de la mer se mélange au parfum des fleurs, créant une atmosphère apaisante. la douce mélodie des vagues qui se brisent au loin ajoute à l'enchantement du moment. pourtant, malgré la beauté de cet endroit, une part de moi ne peut s'empêcher de se demander combien de temps cette magie durera. simeon se rapproche de moi, et je sens la chaleur de son corps à travers la fine étoffe de mes vêtements. ses mains glissent doucement sur mes hanches, son toucher me rassure et m'électrise en même temps. il dépose son menton sur mon épaule, et on reste là, à contempler le paysage ensemble. le silence entre nous est rempli de promesses non dites, de désirs inexprimés. je me tourne légèrement vers lui, et nos regards se croisent. dans ses yeux, je vois une étincelle de malice, mais aussi une profondeur de sentiment qui me trouble. je réalise que, malgré les doutes et les incertitudes, je veux vivre pleinement cette expérience. je veux me perdre dans la passion et l'intensité de ces moments partagés avec lui. je passe mes bras autour de lui, me serrant contre son torse. sa respiration profonde et régulière me calme, et je me permets de savourer la sécurité que je ressens en sa présence. peu importe ce que l'avenir nous réserve, je sais que ces instants sont précieux, et je suis déterminée à les chérir.

~

on reste comme ça, enlacés, jusqu'à ce que la fraîcheur de la nuit commence à nous envelopper.

| love knows no distance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant