« On provoque nous-mêmes ce qui nous arrive, et ensuite on appelle ça, le destin. Quoi de plus facile quand on choisit un chemin glissant que de prétendre qu'on y était destiné ? »
Gossip girl
VILLA BELZI
Asli
Je viens de vendre mon âme et pourtant, je me sens euphorique.
Je me sens revivre, pourtant je ne le devrais pas. Je devrais me sentir prisonnière, je devrais agoniser tant les barreaux viennent de se resserrer.
Je devrais même culpabiliser d'avoir pris la décision d'accepter son aide, et pourtant il n'en est rien.
Ce qui, je l'avoue, me perturbe.
Alors, perturbé par ce que je viens de faire, je regarde une seconde fois le bout de papier qu'elle vient de me tendre.
Je le regarde avec tellement de suffisance que mes mains se mettent à transpirer. Tout mon corps en transpire, tout mon être est en ébullition face à cet acte si peu réfléchi.
Comment est-ce possible ?
Comment ai-je pu faire une telle chose ?
Ce n'est pas possible, je n'ai pas pu. Je n'ai pas pu lui vendre mon âme.
Non, je n'ai pas pu le faire ?
Je...
Je... je lui ai vendu ?
Je. Je viens de lui vendre mon âme.
Je... j'ai perdu
Elle... elle... elle a gagné.
Elle m'a... gagné.
Elle m'a eu.
Je lui appartiens
Je suis voué à lui obéir
Je ne possède plus rien. Je n'ai plus aucune valeur.
Je suis devenu ce que je redoutais le plus, au prix d'alléger ma conscience en retrouvant Milan.
Mais moi, je ne veux pas lui appartenir, je refuse, cela m'est impossible puisque je veux être libre, je veux connaître davantage le bonheur. Même si pour cela, je dois fuir mon destin.
Et puis, je veux le fuir, quand bien même cela reviendrait à fuir ma famille. Je suis prêt à prendre ce risque, après tout, ils ont réussi à vivre sans moi durant 10 ans. Par ailleurs, ils me détestent tous, alors mon absence ne les dérangera nullement.
Certes, cela causera une peine à Hanaa et à Razan, mais je préfère que cette peine dure un temps plutôt qu'elle ne soit éternelle, car si je place mon destin entre les mains de cette vieille femme, je peux vous assurer que cette famille sera anéantie. Et je refuse que cette famille subisse une seconde descente aux enfers.
C'est pourquoi je dois fuir ici et maintenant.
Je prends mes jambes à mon cou, pleinement décidé à quitter cette maison et cours en direction du parking. Je cours à une vitesse surhumaine. Je cours sans réellement regarder devant moi. Je cours les pieds en feux et l'esprit agité.
Elle ne m'aura pas, mais moi, j'aurais Milan, soyez en sûr.
Déterminé à le retrouver et terrifié par ce qui pourrait potentiellement arriver, je démarre le moteur tout en localisant l'adresse qu'elle vient de me tendre.
***
Une vieille maison ornée de hautes plantes vertes se dresse sur mon chemin. La maison est fascinante, elle est tellement fascinante que je rebute chaque coin de celle-ci.

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Du bout des doigts
Roman d'amourOn dit souvent que le bonheur est un sentiment de renouveau. Asli est une fille qui a toujours voulu connaître le bonheur. Qui aurait cru que cela causerait sa perte. Un jour, elle perdit la seule chose qu'elle aimait plus que tout, elle perdit son...