The mystical dance

Chapitre 1

« Do what you want,
But you never gonna break me, »

   Je me promenais dans les couloirs déserts de l'université, mes talons résonnant contre le sol, une mélodie entraînante dans les oreilles – Pocketful of Sunshine. J'étais vêtue d'une longue robe blanche d'hiver en laine, douce et chaude, qui flottait gracieusement à chaque pas. Mes cheveux nattés tombaient librement sur mes épaules. Alors que je m'apprêtais à descendre les escaliers, une main se posa sur mes fesses.

– C'est une blague, putain ? dis-je, irritée, en arrachant mes écouteurs.

Je me retournai vivement, les yeux étincelants de colère.

– Christian, t'es qu'un connard ! criai-je.

Mon ex éclata de rire. Christian, grand et albinos, avait partagé ma vie pendant sept ans avant que notre relation ne soit brisée par les idéaux inflexibles de mon père.

« Il ne pourra jamais te protéger de ces chimères ! » répétait inlassablement mon père.

Christian me manquait terriblement, et je savais que je lui manquais aussi. Notre amour était évident, mais une ombre menaçante pesait toujours sur nous : mon père.

Christian passa son bras autour de mes épaules et déposa un baiser sur mes cheveux nattés.

– C'est rien, bébé, calme-toi.

Je levai les yeux au ciel tandis que nous marchions ensemble vers l'amphithéâtre, discutant de tout et de rien jusqu'à ce qu'il aborde un sujet délicat.

– Tu continues toujours ton livre sur les chimères ?

Peu de gens appréciaient mon intérêt pour ces créatures. Ma volonté de les comprendre, d'explorer leur mode de vie et de penser différemment, était mal vue. Personne ne comprenait mon désir de vivre en paix, sans craindre pour ma vie à cause des chimères ou de l'héritage de mon père, Logan Raichands, un chasseur implacable.

– Oui, répondis-je d'une voix neutre.

Je sentis Christian se raidir.

– Vero, ça va te causer des ennuis. Ton père va te harceler, et tu sais comment est mon père...

Le père de Christian, un avocat fervent adversaire des chimères depuis que l'une d'elles avait tué sa femme, n'accepterait jamais cette idée.

– Mais ton père n'en saura rien, parce que ça restera entre nous, pas vrai mon cœur ? dis-je avec confiance.

Christian était mon plus grand confident, et je lui faisais une confiance aveugle.

– Jamais, bébé, murmura-t-il.

Bien que nous ne soyons plus ensemble depuis sept mois, nos habitudes étaient tenaces. Nous continuions à nous donner des surnoms affectueux, il embrassait toujours mes cheveux, et notre jalousie subsistait dès que l'un de nous se retrouvait avec quelqu'un d'autre.

Nous vivions dans notre bulle, ignorant les reproches incessants de mon père.

Arrivés à la salle, nous nous dirigions vers nos places habituelles au fond lorsqu'une voix m'interpella. C'était une blonde élégante, une camarade de cours aux yeux bleus, toujours impeccablement coiffée et habillée avec une élégance naturelle.

– Oui ? dis-je, jetant un coup d'œil à sa main qui tenait ma manche.

Elle sembla légèrement gênée, se leva et murmura à mon oreille, jetant un regard furtif à Christian :