Je fixais le diamant depuis ce qui semblait être une éternité, complètement détaché de la réalité qui m'entourait. Le temps s'écoulait sans que je ne m'en rende compte, mes pensées errant dans un néant obscur. Tout ce que je désirais, c'était qu'une putain de personne entre dans cette pièce et m'annonce qu'ils avaient trouvé un indice, la moindre trace de mon humaine.
Deux putains de jours étaient passés depuis sa disparition, deux jours où personne n'avait dormi, deux jours de recherches désespérées. Pourtant, malgré nos efforts incessants, il n'y avait rien, pas la moindre putain de piste. Comme si elle n'avait jamais existé, comme si elle s'était volatilisée dans l'air. Cette absence totale de réponses me rongeait, m'irritait au plus haut point. Je me sentais impuissant, vidé de toute émotion.
Je ne comprenais pas ce qui se passait en moi, mais je ressentais un vide béant, comme si une partie de moi avait été arrachée. Je ne vivais plus que par elle, obsédé par son absence. Ses yeux hantaient mes pensées, leur regard envoûtant me consumait.
Chaque détail de sa silhouette gracieuse, chaque mouvement de son corps hypnotique, tout cela était gravé dans ma mémoire. Elle était la seule, parmi ces cinq femmes, [qui dansaient] qui comptait pour moi. Tout en elle me fascinait, me troublait. Et je me maudissais de ne pas avoir pu la protéger, de ne pas l'avoir retrouvée.— Sire Ivan ?
—Hum...répondis-je, mon regard fixé sur le diamant.
—Nous avons retrouvé des traces de fée dans l'un des garde-mangers de Nikolai, annonça l'une de mes chiennes.
Je relevai les yeux vers Alta, fronçant les sourcils, puis me levai brusquement. Descendant les trois marches en un bond, je sortis rapidement, suivant de près la chimère.
Nikolai et ses maudites fées étaient tout sauf rassurants. Comment Nikolai avait-il pu revenir, alors que j'étais certain d'avoir vu son cadavre inerte étendu au sol ? Et les fées, où s'étaient-elles cachées pendant ces quatre cents dernières années ?
La simple pensée me plongeait dans un tourbillon de frustration et d'inquiétude grandissante. Je traversai le château d'un pas rapide, émergeant à l'extérieur avec un soupir de soulagement. Le vent frais sur mon visage apaisa quelque peu mes nerfs agités, mais mon esprit était toujours en proie à des questionnements sans fin.
Mon regard croisa celui d'une personne que je n'aurais jamais pensé revoir, et mon cœur se serra d'une étrange anticipation.
— Père, vous êtes revenu, prononçai-je d'un ton froid, mes yeux ne reflétant aucune émotion.
Mon père esquissa un sourire en s'approchant de moi, une aura de confiance et de charisme l'entourant.
Igor Stravinsky, mon père. Je le méprisais de tout mon être. Chimère supérieure parmi les premières de son espèce, il incarnait tout ce que je détestais. Notre relation était teintée d'amertume, exacerbée depuis le jour où il avait ôté la vie à ma mère.
Mon père était un séducteur invétéré, un Don Juan dans l'âme. Sa passion pour les femmes dépassait de loin celle de Marco. C'était un jouisseur invétéré par essence, un homme dont le charme irrésistible lui permettait de conquérir le cœur de toute femme qui croisait son regard. Il n'avait aucun scrupule à détourner mes anciennes copines, les entraînant dans son lit avec la facilité d'un artiste maître dans son art. Après tout, il était le grand et puissant Igor Stravinsky et moi j'étais que son fils Ivan.
— Oui, les belles femmes de Londres me manquent ! s'exclama-t-il avec un sourire charmeur, laissant échapper un léger soupir nostalgique. Et toi, mon fils, bien sûr, ajouta-t-il après un bref instant.
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The mystical dance
FantasiDans un monde où chimères et humains coexistent, Verónica Raichands, étudiante en sciences spécialisée dans les chimères, se distingue par sa fascination pour ces créatures, contrairement à la plupart des humains qui les craignent. Issue d'une famil...