The mystical dance

Verónica

Dans les méandres de ma conscience, une sensation d'abandon et de vide s'était insinuée, exacerbée par la révélation troublante concernant les clés et le baiser échangé avec Ivan. Ce dernier avait non seulement choisi de m'ignorer davantage, mais avait également alimenté mes tourments intérieurs. Il semblait que même l'âme que je partageais avec lui n'était pas à l'abri de sa froideur.

« FERME TA GUEULE »

Déchiré entre la nécessité de m'isoler dans mes pensées et les demandes incessantes de Marilyn, je me sentais comme un pion sur l'échiquier de mes propres désirs, manipulé par des forces qui me dépassaient. L'idée d'un trône à partager avec Ivan ne suscitait en moi qu'indifférence et désarroi. Tout ce que je désirais, c'était retrouver un semblant de réconfort dans les bras aimants de ma mère ou de ma sœur.

« Un câlin pour la princesse ? »

Pourtant, même cette quête de réconfort semblait compromise par les obligations protocolaires qui m'étaient imposées. Marilyn, dans sa sollicitude habituelle, persistait à me présenter des choix vestimentaires, comme si une robe pouvait apaiser les tourments de mon âme tourmentée. Son regard empreint d'inquiétude trahissait sa crainte de ne pas être à la hauteur des attentes qui pesaient sur mes épaules.

— Tu n'aimes pas ? répéta-t-elle, sa voix teintée d'incertitude, tandis que je luttai pour masquer le tumulte qui agitait mon être.

Mon regard perdu croisa celui inquiet de Marilyn, alors que je me tenais là, vidé de toute émotion véritable. Dans un effort pour dissimuler mes tourments intérieurs, je lui offris un sourire qui se voulait rassurant, bien que mes pensées fussent ailleurs. Je priai silencieusement pour qu'elle ne creuse pas davantage, ne voulant pas lui imposer le poids de mes préoccupations.

Finalement, après un moment de silence chargé d'attente, je laissai échapper un murmure :

— J'adore, enfin prêt à détourner mon regard vers le miroir pour contempler la robe qui m'habillait.

Mes doigts glissèrent sur le tissu soyeux de la robe rouge écarlate, tandis que j'admirais la délicate dentelle qui ornait les manches et le buste corset. Chaque détail semblait avoir été soigneusement choisi, ajoutant à l'ensemble une touche d'élégance et de sophistication. Les longues mèches de mes cheveux, manipulées avec habileté par Marilyn, retombaient gracieusement sur mes épaules, encadrant mon visage d'une manière presque théâtrale.

Une fois sa tâche achevée, Marilyn scella son travail en déposant un baiser doux sur ma joue. Je lui répondis par un sourire tendu, conscient que malgré toute sa sollicitude, elle ne pouvait pas comprendre l'ampleur.

Malgré la beauté que je percevais dans le reflet du miroir, ce n'était pas ce qui captivait le plus mon attention. En réalité, je n'appréciais guère mes yeux vairons, qui me rappelaient douloureusement l'attaque traumatisante d'un chien survenue durant mon enfance. Même à l'âge de 24 ans, le souvenir de cette expérience me hantait toujours, alimentant ma méfiance envers les chiens aux yeux hétérochromes.

Me redressant avec précaution, prenant soin de ne pas abîmer mes chaussures à talons Louboutin, je m'approchai du grand miroir pour observer mon reflet avec une pointe de réticence.

— On ne voit pas un peu trop ma poitrine ? demandai-je, tirant légèrement sur le bustier pour le remonter.

— Non, pas du tout ! C'est parfait comme ça, ça met en valeur ta poitrine ! s'exclama Marilyn, arborant un sourire radieux.

— Hum...murmurai-je, peu convaincue par sa réponse.

Mes yeux se détournèrent vers Marilyn, éblouissante dans sa robe bleu satinée qui mettait en valeur ses courbes emblématiques. Sa chevelure blonde légèrement ondulée encadrait son visage angélique, capturant la lumière d'une manière qui semblait illuminer la pièce tout entière. Son charisme et sa grâce naturelle irradiaient de sa présence, captivant tous ceux qui croisaient son chemin.