The mystical dance

Chapitre 38

« Some boys take a beautiful girl
and hide her away from the rest of the world »

Verónica RAICHANDS

Clac...Clac...Clac...

Enfin, j'atteignis la grande salle de réunion, où l'atmosphère était tendue, chargée d'une électricité palpable. Ivan arpentait la pièce avec une nervosité palpable, comme un fauve en cage. Nikolai, lui, était affalé sur une chaise, ses pieds reposant négligemment sur la table, une expression d'ennui profond peinte sur son visage. Les autres chimères présentes semblaient être plongées dans leurs propres pensées, mais leurs regards se tournèrent tous vers moi dès mon entrée.

Sans un mot, je déposai mon sac au bout de la table, sous le regard glacial d'Ivan, et m'assis avec une assurance feinte, croisant les jambes avec un calme apparent. Mes sens étaient en alerte, captant chaque détail, chaque infime changement dans l'atmosphère chargée de la pièce.

— Bien, commençons, dis-je d'une voix calme, presque dénuée d'émotion, en sortant mon bloc-notes et un stylo.

Je pouvais sentir les regards pesants des autres, comme autant de poids sur mes épaules . Ils attendaient des excuses pour mon retard, mais je n'avais que faire de leurs attentes. Ils auraient pu commencer sans moi, mais ils avaient choisi de m'attendre, de me juger du haut de leur piédestal.

— Où étais-tu ? lança Ivan d'une voix tranchante, brisant le silence pesant.

Je le fixai droit dans les yeux, mes propres yeux dénués de toute émotion, et répondis d'une voix aussi glaciale que la sienne :

— Cela ne te regarde pas, Ivan. Maintenant, commençons.

Son visage se durcit davantage, ses yeux lançant des éclairs dans ma direction. Il fit un pas en avant, prêt à me réprimander, mais Nikolai intervint, se levant lentement comme pour apaiser la tension qui régnait dans la pièce.

— Du calme, vous deux, dit-il d'un ton presque nonchalant, un cure-dent coincé entre les dents.

Je réprimai un frisson de rage, me retenant de lui sauter à la gorge. Ivan me lança un dernier regard empli de mépris avant de détourner son attention vers les autres chimères, qui baissèrent la tête en signe de soumission.

Je ne savais pas pourquoi j'étais là, ni pourquoi Nikolai était présent. La colère grondait en moi, mêlée à une frustration indicible. Les paroles d'Abigail résonnaient encore dans ma tête, un rappel constant de ma propre impuissance.

« Il n'aime que moi, Verónica chérie, il voulait juste me rendre jalouse après une petite dispute. »

Je tentai de chasser ces pensées de mon esprit, mais elles persistaient, comme un poids sur ma conscience déjà tourmentée.

— Marco est mort, annonça soudain Ivan, brisant le silence qui régnait dans la pièce.

Mon cœur manqua un battement, une vague de colère froide me submergeant. Marco était mort, mais cela ne signifiait pas la fin pour moi. La justice n'avait pas été rendue, les comptes n'avaient pas été réglés. Il avait commis l'irréparable, et maintenant il avait échappé à toute forme de châtiment.

— Nikolai l'a tué, ajouta Ivan, comme pour enfoncer le couteau dans la plaie béante de ma rage.

Mon regard se tourna vers Nikolai, la haine brûlant dans mes yeux. Il avait pris sur lui de faire ce que j'aurais dû faire moi-même, et cela m'était insupportable. Ma soif de vengeance était loin d'être étanchée, elle ne faisait que grandir, comme une bête sauvage en cage.