Je la contemplais, clouée sur ce lit, les poings serrés, un regard suppliant qui semblait me demander de mettre fin à tout cela. Un mélange d'émotions m'envahissait, me laissant perplexe quant à ma propre lucidité, me demandant si elle me suppliait réellement de la libérer alors que ma mission première était de la sauver.
Elle me regarda, une expression de désespoir et de tristesse envahissant ses yeux vairons fatigués. Elle semblait avoir enduré les pires tortures mentales, ce qui ne fit qu'attiser ma colère envers mon propre frère.
— Qu'est-ce que tu dis, Verónica ? demandai-je, brisant le silence pesant.
Soudain, elle éclata en sanglots, des larmes de sang coulant le long de ses joues pâles. Elle n'avait plus d'eau, et je refusais qu'elle épuise son sang.
— Je suis horrible, Ivan. J'ai fait des choses terribles...marmonna-t-elle entre deux sanglots.
Je posai doucement mes mains sur ses joues, l'obligeant à me regarder. Peu m'importait ce qu'elle avait pu faire, à mes yeux, elle restait parfaite.
— Tu n'as jamais rien fait d'horrible, моя королева, jamais.
Elle secoua la tête, semblant refuser d'accepter mes paroles réconfortantes, mais pour la première fois peut-être, je lui offris un sourire sincère.
— Tu es parfaite. Parfaite physiquement, parfaite mentalement, continuai-je, mes yeux glissant involontairement vers ses lèvres. Tout est parfait...
Un bruit derrière moi me fit sursauter, m'attendant à ce qu'Erik prenne la parole, mais au lieu de cela, il ordonna aux sbires de partir, puis lui-même s'en alla. Nous devions partir, sa guérison physique était envisageable, mais son esprit était trop fragile pour affronter un combat. Elle était désormais ma priorité.
— Tue-moi, je t'en supplie. Libère-moi de ce monde, implora-t-elle.
C'est tes vêtements que je veux libérer, моя королева.
Alors qu'elle me suppliait, je pris un moment pour contempler son visage, puis d'un geste rapide, je tranchai la main où se trouvait la pierre.
Son regard exprimait à la fois la stupeur et la douleur, mais je n'hésitai pas à couper aussi les chaînes qui la retenaient au lit. Elle se replia sur elle-même, cachant son corps, alors que ses yeux suivaient sa main guérissant et les chaînes disparaissant. Je retirai ma chemise pour lui en faire une longue robe, me retrouvant en simple t-shirt noir.
— J'accepterais jamais que tu meurs avant moi , моя королева, murmurai-je en la prenant dans mes bras, sentant le poids de son corps affaibli.
Elle me regarda, les yeux vides, puis détourna le regard. Je l'emportai avec moi, observant la salle où les sbires de Nikolai se désintégraient au sol, et mes hommes, déjà partis. Je sortis à mon tour, portant son corps fragilisé.
À l'extérieur, mes sbires et Erik nous attendaient en silence, nous suivant jusqu'à l'endroit où nous avions laissé Marilyn et le reste de l'équipe.
Marilyn, indemne, était assise sur un tas de papillons, se faisant faire les ongles par l'un des chimères qui l'écoutait raconter sa vie avec espoir.
Erik s'approcha d'eux, l'air las des parole de Marilyn, mais elle lui donna un coup de pied et vint à mes côtés, un sourire aux lèvres, regardant son amie.
Verónica, détachée de moi depuis que nous avions commencé à entendre Marilyn, évitait le regard de son amie, une expression de honte visible sur son visage. Connaissant Marco, il avait dû lui raconter des mensonges pour la rendre folle.

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The mystical dance
FantasyDans un monde où chimères et humains coexistent, Verónica Raichands, étudiante en sciences spécialisée dans les chimères, se distingue par sa fascination pour ces créatures, contrairement à la plupart des humains qui les craignent. Issue d'une famil...