Dans le corps d'un(e) autre... (Dramione)

Chapitre 2

PDV Drago

J'entamais ma sixième année d'études à Poudlard plus déterminé que jamais. Il était prévu que cette année, juste après mon dix-septième anniversaire, soit lors de ma majorité sorcière, je reçoive enfin la marque des ténèbres, qui ferait de moi un Mangemort comme mon père et certains membres de ma famille. J'étais assez fière de me voir apposer cette marque qui signifiait que j'allais enfin devenir quelqu'un d'important et qui me ferait entrer directement dans la cour des grands. Mais avant cette réjouissance, je devais retourner étudier et m'occuper de mon passe-temps favori à savoir : faire chier les Gryffondors et plus particulièrement la bande à Potter. Cela faisait cinq ans que les insultes fusaient à leur encontre et c'était très réjouissant de les voir sortir de leur gond que s'en était devenu une sorte de jeu, assez plaisant je dois l'avouer. En même temps, il faut dire que ces trois-là m'horripilaient au plus haut point. Entre le balafré qui se prenait pour un héros, la belette qui était un vrai traitre à son sang et la miss-je-sais-tout une infâme sang-de-bourbe, il y'avait de quoi faire ! Malgré tout, j'avais un petit faible pour Granger, comprenez bien par là qu'il ne s'agissait pas d'attirance ou quelque chose du genre, loin de là, non j'entendais par-là que c'était elle que je préférais emmerder parmi tous.

En parlant d'elle, j'étais justement arrivé devant la salle de potion avec tout mon groupe d'amis lorsqu'elle arriva avec ses deux idiots qui lui servent d'amis. Et comme tous les matins, elle n'était pas coiffée, elle n'avait donc aucune fierté ?! À croire qu'elle aimait se faire chambrer tous les matins par nos soins, elle était peut-être sado-maso, va savoir ? Quoi qu'il en soit, ce matin-là ne fit pas exception et les insultes pleuvaient sur elle. Ce qui était rigolo, c'était de voir comment Weasmoche prenait sa défense, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'il rêvait de se la faire. Beurk, quelle immondice quand j'y repense.... Mais après tout ils faisaient bien la paire ces deux-là ! Le plus emmerdant, c'est qu'avec le temps ils avaient appris à se défendre et leurs répliques étaient de plus en plus perfides et mine de rien, certaines faisaient mouche. Bien évidemment je ne laissais rien paraître car j'avais une réputation à tenir, après tout j'étais le maitre des Serpentards et jamais je n'aurais laissé ses idiots m'atteindre par quoi que ce soit ! Quoi qu'il en soit, je prenais un malin plaisir à les faire enrager, que ce soit pendant les cours, ce qui arrivait très souvent car la plupart de nos cours étaient en commun avec eux, ou lors des récrés.

Aujourd'hui, pendant le cours de potion, j'avais décidé de faire chier Granger, comme bien souvent me direz-vous ! C'était une chose tellement facile puisqu'elle était installée à la table qui se située juste devant moi et la faire enrager était devenu mon passe-temps favori lors de ce cours. J'aimai la voir rougir et devenir hors d'elle lorsqu'elle entendait mes petites insultes, c'était tellement grisant surtout qu'elle ne pouvait pas répondre sous peine de recevoir une retenue, chose inconcevable pour elle. Sa potion de Polynectar était quasiment finie et je n'avais pas envie qu'elle ait encore une meilleure note que moi en finissant la première avec une potion qui m'avait tout l'air d'être parfaite. C'est pourquoi j'avais eu l'idée de jeter un truc dedans, au dernier moment, pour bien qu'elle ait la rage et pour pouvoir contempler sa tête lorsqu'elle se rendrait compte qu'elle aurait un zéro pointé ! Pour se faire et rester discret, j'avais fait le tour de ma paillasse pour faire semblant de ramasser un ingrédient qui serait tombé à terre. Heureusement pour moi, elle n'y avait pas prêté attention, aussi je décidais de jeter vite fait mon ingrédient une fois bien placé derrière elle, ni vu ni connu.

Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'était l'explosion qui en résulta. Je n'avais même pas eu le temps de me dégager ou de faire quoi que ce soit d'autre, que je fus recouvert d'une immonde pellicule poisseuse qui me fit perdre connaissance. J'avais dû être transporté à l'infirmerie car c'est dans un petit lit blanc que je me réveillais. Je me sentais plutôt bien si on omettait l'impression de s'être fait piétiner par un troupeau d'hippogriffes. L'infirmière eut d'ailleurs l'air soulagé de me voir me réveiller car elle se précipita à mon chevet.

- Ah vous voilà enfin réveillé, comment vous sentez vous ?

- Ça va je ne suis pas en sucre, je peux partir ou bien ?!

- Euh... oui oui bien sûr, vous pouvez regagner vote salle commune mais n'hésitez pas à revenir s'il y'a le moindre problème.

- Oui c'est ça compte là-dessus ! murmurais-je.

Et sur ces bonnes paroles et devant le regard noir que me jeta l'infirmière, je quittais la pièce pour me diriger vers les cachots. Les couloirs étaient déserts, tous les élèves devaient donc être dans leurs dortoirs. C'est à quelques mètres de l'entrée de ma salle commune que j'aperçus Crabbe et Goyle en train de s'empiffrer, comme à leur habitude. Après un bref regard vers moi, ils commencèrent à insulter un élève.

- Bah alors la sang-de-bourbe, on s'est perdue ?

En entendant leur réplique je me tournais pour faire face à ce suicidaire qui osait se monter dans notre partie du château, mais je ne vis personne derrière moi, le couloir étant totalement vide. Qu'est-ce qu'ils pouvaient être débiles par moment ces deux-là ! Aussi, je continuais mon chemin sans faire plus attention à eux.

- Eh oh on t'a parlé espèce de déchets !

- Mais qu'est-ce qui vous prend à tous les deux ?!

- Oh mais c'est qu'elle n'a pas perdu sa langue, c'est déjà ça ! Par contre tu veux peut-être une carte pour retrouver ta salle commune ? Sinon on peut t'y ramener en morceaux, c'est toi qui vois ! rigolèrent-ils tout en me bloquant l'accès au couloir.

- Dégagez donc de mon chemin ou vous allez sacrément le regretter !

- Et tu comptes faire quoi, nous lancer un de tes précieux livres à la figure ?

- Crabbe, Goyle, je m'en occupe, déguerpissez le plancher et plus vite que ça ! les apostropha Blaise.

- Mais quels crétins ces deux-là, je ne sais pas quelle mouche les a piqués, mais ils tournent par rond !

- Tu sais, tu ne devrais pas te promener seule dans cette partie du château, à moins d'avoir envie de t'attirer des ennuis. Suis-moi, je vais te raccompagner.

- Je peux y aller par moi-même tu sais, je ne suis pas encore empoté ! m'emportais-je.

- Oh mais je n'en doute pas une seconde Granger, mais là tu n'as pas tes amis avec toi et ça grouille de Serpents ici, moi si je dis ça c'est pour toi !

- Granger ?

- Bah oui tu ne sais plus comment tu t'appelles ?

- C'est une mauvaise blague ou bien ?

- Ah Blaise t'es là, qu'est-ce que tu fous ? Tiens Granger, qu'est ce qui t'amène par ici, t'es devenue suicidaire à ce que je vois ?! Répliqua Théo.

Mes amis étaient tous devenus fous, je ne voyais pas d'autre explication à leur comportement plutôt étrange. Je m'apprêtais à les remettre à leur place pour leur blague de très mauvais gout lorsqu'en passant ma main dans mes cheveux, pour me calmer deux secondes, mes doigts restèrent bloqués dans ces derniers.

- C'est quoi ce bordel, qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Tout en posant cette question je penchais légèrement la tête pour voir le reste de mon corps lorsque je vis une protubérance au niveau de ma poitrine, me replongeant dans l'inconscient.

- Eh merde, qu'est-ce qu'il lui arrive ?!

- Aucune idée, mais elle n'avait pas l'air d'avoir les idées claires... Il ne vaut mieux pas la laisser ici dans cet état-là, tu t'occupes de l'emmener à l'infirmerie et moi je vais voir si je trouve un de ses potes pour les prévenir. On se rejoint tout à l'heure ?

- Ok ça roule, à tout à l'heure !

C'est ainsi que Blaise rebroussa chemin vers la salle commune des Gryffondors tandis que Théo me transportait jusqu'à l'infirmerie, inconsciente.