Chapitre 12

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PDV Elio:

Je referme la porte de chez moi. le cœur en miette.

Je l'ai blessé. J'ai vu le regard qu'elle m'a lancé lorsque je l'ai repoussé.

Je m'en veux. Si vous saviez à quel point. Mais je n'ai pas le choix.

Elle est brisée.

Je le suis aussi.

Et tant que son cœur ne sera pas réparé, je ne peux pas continuer à l'embêter avec mes problèmes. Elle mérite mieux que moi, beaucoup mieux.

Je m'assieds par terre, le dos contre ma porte et je me recroqueville sur moi même. Ma tête tape contre le mur derrière moi et je ferme les yeux.

"10 Décembre 2024:

Dehors, il fait froid. Nous sommes au mois de décembre, la fraicheur extérieure est une chose normale en ce jour. Du verglas recouvre les par brises des voitures. D'épaisses couches de neiges camouflent le toit de certaines maisons.

Je dois me rendre dans le centre ville, afin de récupérer mes manuels scolaires.  Si je pouvais aller les chercher plus tard dans la semaine, je le ferais.

Seulement, aujourd'hui est ma dead line. Je me suis pris à la dernière minute, comme d'habitude. J'enfile mes chaussures et je noue une écharpe autour de mon cou.

Pas question de tomber malade avant les fêtes de fin d'années.

Tous les ans, j'attrape une grippe au milieu du mois de décembre. Cela fait 3 ans que je ne profite pas du weekend de noël avec ma famille à cause de ma fièvre et mes maux de ventre.

J'ouvre la porte de ma maison, mes mains sont frigorifiées. Je souffle dessus afin de tenter de les réchauffer. Il est 16h, le soleil est toujours présent dans le ciel.

Lorsque je marche, je manque à plusieurs reprises de tomber par terre. Le sol glisse et je dois descendre une longue rue avant de pouvoir me retrouver à l'arrêt de bus.

Je patiente plusieurs minutes avant que mon bus arrive. Il est bondé. A cause du temps, la plupart des bus sont annulés à la dernière minute. Je ne peux même pas attendre le prochain qui arrivera probablement trop tard.

Alors je monte et m'agrippe à la barre de maintien.

Quelques minutes plus tard, le bus s'arrête à ma destination et je reussi a me faufiler entre certaines personne pour y sortir.

J'ouvre la porte de la librairie et la cloche indiquant mon entrée dans la boutique retentit.

Une fois mes manuels récupérés, je retourne m'assoir à l'arrêt de bus. La neige a recommencé à tomber et les routes sont complètement recouvertes.

Je patiente quelques dizaines de minutes mais l'espoir de voir un bus arriver dans mon champ de vision s'efface de plus en plus en voyant le temps s'écouler.

La nuit commence à tomber et j'envoie un message a ma mère pour lui prévenir que je risque de rentrer un peu tard comme je dois marcher pour rentrer à la maison.

Si je marche à mon allure normale, je devrais mettre une quarantaine de minutes à rentrer à la maison.

Avec la neige, je risque de passer une bonne heure sur le retour.

Je l'ai cherché.

J'aurais dû venir les chercher plus tôt. J'avais un délai de deux semaines.

Je marche, mes écouteurs dans mes oreilles lorsque mon téléphone vibre dans ma poche.  C'est un message de ma mère.

" Envoie moi ta localisation. On vient te chercher ne bouge surtout pas."

Je ne peux pas discuter. Si il y a bien une chose que j'ai compris en grandissant, c'est que ma mère ne laisse pas place à la discussion. Lorsqu'elle dit quelque chose, cette chose finit forcément par être aboutie.

Sa principale préoccupation est ma sécurité, elle m'aime plus que tout.

Je m'assieds alors sur un banc et je ferme les yeux.

Un mal de tête commence à m'envahir.

Qu'est ce que j'avais dit ? Tous les ans au milieu du mois de décembre.

Je patiente un petit peu lorsque je vois des phares apparaître devant moi. Je me lève lentement et m'approche du bord de la route. Ma mère se gare sur le côté, tout en activant les warnings de la voiture.

Elle sort et claque sa portière derrière elle avant de s'approcher de moi. A travers la fenêtre arrière de notre véhicule, je peux distinguer les visages enjoués de mon petit frère et de ma petite sœur. Ils me font un signe de main pour me dire bonjour, signe que je leur renvoie.

- Tu vas bien ? Elio, ça fait deux semaines que je te dis d'aller chercher tes livres à la bibliothèque, il faudrait apprendre à m'écouter lorsque je te dis quelque chose mon trésor.

Je lui souris.

- Excuse-moi maman. J'aurais dû t'écouter tu as entièrement raison.

Elle me prend dans ses bras et je l'encercle à mon tour.

Et là...

Tout va très vite.

Des phares éblouissent mon visage.

Je ne vois qu'une voiture, ou plutôt, je ne distingue qu'une voiture. Celle-ci arrive vite. Beaucoup trop vite.

Je crie. Je crois.

Je pousse ma mère sur le côté. Je crois.

Je cours vers la voiture, où Marie et Ryan sont assis.

J'en suis sûr.

Puis, plus rien. Trou noir. Je sens une douleur vive irradier tout mon corps. Puis, blackout."

Je me réveille en sursaut. De la sueur perle sur mon front et mon corps tremble sous les effets de mon cauchemar. Cela faisait des mois que je n'avais pas rêvé de cette soirée.

Je remarque aussi que je suis toujours allongé sur mon palier. Immédiatement, je me relève pour me rincer le visage.

L'eau me fait l'effet d'une douche froide et je réussis
à sortir de ma transe.

Je déteste. Je déteste lorsque mes souvenirs ressurgissent dans ma tête.

Je me déteste pour avoir attendu le dernier moment avant de rendre ces fichus manuels scolaires.

Je déteste ma mère d'être venue me chercher ce soir-là. Mais par-dessus tout, je me déteste de mettre la faute sur ma maman alors qu'elle est là dernière personne fautive dans cette histoire.

Je voudrais faire quelque chose de bien. Une fois dans ma vie, j'aimerais prendre une bonne décision.

Et malheureusement pour moi, je crois que la meilleure des solutions que je pourrais prendre est d'arrêter de fréquenter Abbie.

Pas pour moi... oh non. Je ne sais pas si j'arriverais à rester éloigné d'elle plus de quelques jours d'affilée.

Lorsque je suis avec elle, toute ma vie est un autre monde. Un autre putain d'univers. J'ai l'impression d'être en orbite, de planer autour de la terre. Je pense aussi que je l'aide. Je crois que passer du temps avec moi lui fait du bien, autant que passer du temps avec Abbie me fait du bien.

Mais je suis détruit, je suis brisée. Et pour survivre, elle a besoin d'une personne qui pourra s'occuper uniquement de ses problèmes.
Je crois que je commence à t'aimer... mais je ne peux pas continuer.

***

COUCOUUU ! 2 chapitres en 2 jours !!!
N'hésitez pas à me donnez votre avis 🫶🏻🫶🏻

Bisousss

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Une année pour tout recommencerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant