Chapitre 18

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Nous sommes tous les deux sortis de chez le tatoueur.

Il marche très près de moi, parfois sa main frôle la mienne.

J'ai envie d'attraper sa main.

J'ai envie que cette soirée dure pour toujours.

Je sais pourtant que demain, lundi, lorsqu'on retournera en cours, nous reprendrons notre vie actuelle.

Je le regarderai pendant le cours de maths, il m'ignorera et passera l'heure à dormir.

J'écrirais mes mots sur mon carnet, son prénom apparaîtra sur chaque page.

Nous marchons donc tous les deux en silence, ne sachant pas réellement quoi dire.

La nuit cette fois-ci est bien tombée et des lampadaires nous éclairent sur notre passage.

J'hésite à enfiler mes écouteurs pour combler ce silence gênant qui nous entoure.

Je ne le fais pas, il me raccompagne chez moi.

- Eh Elio ? je me décide enfin à lui dire. Tu n'aurais pas dû payer pour ce tatouage, j'avais les moyens de le faire moi même.

Il hausse les épaules avant de me répondre.

- On va dire que c'est ton cadeau d'anniversaire d'accord ? Excuse-moi de l'avoir oublié en fait, je t'avais promis de te le souhaiter.

Je soupire.

- On ne se parlait plus Elio, il est normal que tu aies oublié mon anniversaire. Et puis, ce n'est rien, j'ai passé la journée avec Beth.

Juste à ce moment-là, mon téléphone sonne et je le sors de ma poche. C'est un message de ma maman.

« Désolée Abbie, je ne peux pas rentrer tôt ce soir, un problème à régler au boulot, je rentrerais tard, bisous. »

Les larmes me montent aux yeux.

C'est mon anniversaire.

Elle n'est pas là.

Elle ne se libère pas.

Et je vais passer la soirée seule sans ma maman pour la première fois.

Les larmes me montent aux yeux mais je ne pleure pas.

Je ne veux pas pleurer alors que des personnes dans ce monde vivent des choses mille fois pires.

- Abbie, est ce que tu vas bien ?
J'en avais presque oublié la présence d'Elio. Il pose sa main sur mon épaule et se pose devant moi.

- Oui... oui se n'est rien, je lui dis. Juste un message de ma mère me disant qu'elle rentrera tard.

Je continue à avancer, Élio est calme à mes côtés.

- Tu vas être seule chez toi alors ? il me demande.

Oui, je vais sans doute lire, tu sais même si maman n'était pas là, j'ai passé une superbe journée.

- Je peux venir chez toi ? il me convie lorsque je finis de parler.

Je suis étonnée et je fronce les sourcils avant de le regarder dans les yeux pour essayer de chercher une part d'ironie dans sa phrase.

- Sérieux ? je le dis. Je veux dire, tu veux vraiment venir chez moi maintenant ? Alors qu'il y a à peine 2h, tu m'ignorais totalement ?

- Oui... il souffle. Mais si tu ne veux pas, aucun problème, je vais rentrer chez moi.

Nous sommes sur le palier de ma maison quand il commence à s'éloigner de moi.

- Bonne soirée Abbie.

Une année pour tout recommencerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant