Une année pour tout recommencer

Chapitre 25

Flashback: 2 ans plus tôt

Je me réveille en sursaut, la pièce est plongée dans l'obscurité et je n'arrive pas à me souvenir de l'endroit dans lequel je suis. Tout de suite, un frisson glace me traverse tous le corps et j'ouvre les yeux pour essayer de m'adapter au noir de la pièce. Je me penche vers la table de chevet et allume l'interrupteur de la lumière.

Une vive lumière éclaire la chambre et je plisse les yeux pour l'empêcher de me faire mal à la tête.

Je commence à reprendre mes repères.

Un draps gris, si foncés qu'il en est presque noir.

Une odeur de cigarette. Si forte que mon nez me picote.

Et un corps. Allongé au milieu de ce grand lit.

Un corps nu.

Celui de mon violeur.

Je pleure. 

Je me rends compte. Pour la première fois depuis hier soir, je me rends compte et je prends réellement conscience de ce que je viens de vivre.

 Un viol. 

Une relation non consentie.

Des larmes roulent le long de mes joues. Mes yeux sont gonflés à cause de celles-ci.

Je pose une main sur ma bouche pour étouffer mes sanglots. Intérieurement, je crie, je hurle. 

Hurle de douleur, de désespoir.

J'ai mal. Mal au cœur, mal au ventre.

Une douleur immense m'irradie tout le corps. J'ignore si tout ça sont des douleurs que mon esprit invente, imagine, ou si c'est bien réel.

Je me recroqueville sur moi même, mes jambes tremblent et je n'arrive pas à retenir mes sanglots.

Non... non, ce n'est pas possible, s'il vous plaît... dites moi que c'est un cauchemar.

Dites moi que c'est un mauvais rêve, que je vais me réveiller et que tout sera rentré dans l'ordre.

Dites moi que je n'ai pas perdu ma virginité hier soir, s'il vous plaît...

Il bouge. Mathieu bouge dans le lit, il va se réveiller.

Comme une prise de conscience, je me lève précipitamment du lit,

Je manque de tomber en emmêlant mes pieds à l'intérieur de la couverture et je glisse avant de me rattraper au matelas,

J'ouvre les yeux et me tourne vers le lit pour regarder Mathieu, vérifier qu'il dort encore.

Mauvaise nouvelle. Ses yeux sont ancrés dans les miens. Un haut le cœur me prend et j'ai l'impression que je vais vomir.

Un silence prend place dans la pièce.

Moi, pratiquement nu, devant lui. 

Mes yeux gonflés par des larmes, ma culotte est mise à la va vite sur mon corps et je pose mes mains dessus pour protéger mon intimité. A quoi bon ? Il m'a déjà vu nu, je n'ai plus rien à lui cacher.

 Ma poitrine quant à elle est complètement mise à nu devant lui. J'ai honte. Mais je n'arrive pas à bouger. Mes jambes sont enfoncées dans le sol et je n'arrive pas à me délivrer de cette emprise.

Malgré tout ça, j'ai peur, peur de ce qu'il va se passer maintenant par-dessus tout. J'espère qu'il ne parlera pas, qu'il me laissera partir, sans rien dire.