Chapitre 32

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Je pleure tout en finissant mon histoire.

Voilà. Je lui ai dit.

Je n'ose pas le regarder dans les yeux, par peur de ce que je pourrais y lire.

Dégoût ?

Déception ?

Alors à la place, je lui demande une réaction.

Peu m'importe laquelle, du moment qu'un mot sort de sa bouche.

J'essaie de relever mes yeux vers les siens mais ils sont clos. Des gouttes nous tombent dessus et je n'arrive pas à distinguer mes larmes de la pluie.

Je suis désolée.... pardonnez moi.

- Est-ce que... est-ce que tu le savais quand tu m'as rencontré ?

Sa voix est enrouée, je crois qu'il pleure à son tour.

Pardon... je ne voulais pas te blesser...

-Non... non Elio non... Je te jure que je ne me souvenais pas de tout ça.

J'essaie de m'approcher de lui, d'établir un contact entre lui et moi mais il me repousse.

-COMMENT EST-CE QUE TU PEUX NE PAS T'EN SOUVENIR BORDEL ?

Cette fois, c'est sûr, il pleure. Mon cœur me fait horriblement mal et j'essaie de craquer le moins possible devant lui.

Il ne voudra plus jamais me parler après ça...

- Je... Après l'accident, je suis restée inconsciente pendant plusieurs jours. Je n'avais presque aucun souvenir des dernières heures avant l'accident. Les souvenirs sont revenus plusieurs mois après... au fur et à mesure... à cause des menaces de Mathieu sur moi...

Ma voix tremble, la foudre tombe près de nous et je sursaute un petit peu.

-Après ma sortie je n'ai plus eu aucune nouvelle de Mathieu. Avant plusieurs mois. J'ai appris qu'il avait changé de lycée.

Il me tourne le dos avant de crier.

- Je suis désolée... désolée...désolée.... désolée...

Il me refait face et ouvre la bouche pour me parler avant de la refermer immédiatement.

Ses yeux sont gonflés et j'ai envie de le prendre dans mes bras et de m'excuser encore et encore.

- Elio...

- Non... non... non...

Il s'éloigne de moi et pointe un doigt dans ma direction avant de se résigner à partir le plus loin possible.

Je crie. Fort. Très fort. Parce que je veux qu'il reste auprès de moi. Je veux l'aider à aller mieux. A me pardonner.

Je t'aime.

Je t'aime.

Je t'aime.

***

Il est parti. Depuis 5 minutes, je suis debout, sur le perron de ma maison. Je n'arrive pas à bouger, ni à parler. Ma voisine de gauche, une femme d'une soixantaine d'année, est venue me voir pour me demander si j'allais bien. Je crois que je n'ai rien répondu. Ou alors, j'ai peut être hoché la tête pour lui faire comprendre qu'il faut partir.

Je n'arrive pas à réaliser ce qui vient de se passer. A quel point toute cette journée a été chamboulée... par lui.

Nous avons fait l'amour. Nous nous sommes aimés comme jamais.

Puis il est parti. Par ma faute. Comme toujours ?

Alors je prends mon téléphone, je le sors de ma poche et j'appuie sur mon premier contact récent.

Une année pour tout recommencerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant