Prologue

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Les yeux rivés sur la proie qu'il traquait, une grande silhouette élancée se faufilait lentement entre les arbres.

La couleur sombre de son pelage, couplée au couvert de la nuit, en faisait un camouflage idéal pour chasser.

D'ailleurs, le cerf ne se doutait de rien, tranquillement occupé à paître.

Si le prédateur avait pu sourire, nul doute qu'il l'aurait fait.

Veillant à ce que le souffle du vent ne trahisse pas sa présence, il se rapprocha lentement de sa proie.

Ses oreilles s'orientèrent vers l'avant et il s'immobilisa brusquement lorsque l'herbivore releva brusquement la tête.

L'avait-t-il repéré ?

Le carnivore demeura aussi immobile qu'une statue de pierre.

Le cerf demeura sur ses gardes pendant quelques instants, sa petite tête fine s'orientant de gauche à droite alors qu'il sondait les environs avec méfiance.

Visiblement, il soupçonnait que quelque chose se cachait dans l'ombre.

Mais il n'avait pas encore aperçu le prédateur.

Un rictus étrangement humain vint s'afficher sur les babines de la bête.

Sitôt que sa proie eut baissé la tête et se soit remis à paître, il se rapprocha encore d'elle.

Finalement, une fois qu'il fut à moins de trois mètres d'elle, il bondit brusquement hors de sa cachette en aboyant furieusement.

Le cerf releva instantanément la tête, alarmé, mais il n'eut pas le temps de fuir.

Dans un grondement sauvage, le carnivore se jeta sur son dos, le renversant au sol grâce à la force de son élan et de son poids.

Le cervidé lâcha un brame douloureux mais avant qu'il n'ait pu essayer de se défendre ou de fuir, le prédateur planta ses crocs dans sa gorge et serra.

L'animal, désespéré, voulut s'échapper mais c'était trop tard.

Les dents de la bête s'enfoncèrent dans sa gorge et ne tardèrent pas à sectionner sa jugulaire.

Un jet de sang jaillit de la blessure, alors que le cerf s'effondrait lentement au sol, ses yeux noirs se fixant vers le ciel nocturne.

L'ombre de la mort ne tarda pas à les découvrir, peu après que la bête ait rendu son dernier souffle.

Satisfait, le chasseur se lécha son museau, barbouillé de sang.

Voilà une bonne traque, se félicita-t-il.

Il était sur le point de dépecer sa proie quand son oreille frétilla.

Il avait entendu un bruit de pas.

Inquiet, le carnivore releva la tête, méfiant.

En flairant l'air, il ne détecta rien d'anormal ou de menaçant, mais il était certain d'avoir entendu quelque chose.

Son instinct lui dictait que quelque chose n'allait pas et qu'il n'était plus le seul prédateur du coin.

Pire encore : qu'il pourrait être lui-même la proie.

À cette réalisation, il leva la tête et était sur le point de hurler pour alerter sa meute quand il entendit le sifflement d'un projectile qui fendait l'air.

Avant qu'il ne puisse comprendre quoique ce soit, quelque chose de pointu vint se planter dans son flanc, le faisant tressaillir de surprise plus que de douleur.

De Griffes et de Crocs : Le PacteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant