XVII. Métamorphe contre Barghest

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La peur au ventre, je me laissai entraîner en direction de la grange, d'où je pouvais entendre les cris déchaînés de la foule et les hurlements des chiens qui s'affrontaient.

Et derrière moi, je pouvais sentir la présence, spectrale et terrifiante, du Barghest.

Comment je vais me sortir de ce mauvais pas ? me demandai-je, la gorge nouée par l'anxiété.

Le pelage frissonnant, je pénétrai à contrecœur dans la grange.

Blindée de monde, je ne pus m'empêcher de tressaillir d'horreur en avisant, dans un coin tout au fond de l'endroit, des cadavres de chiens.

Non, pas des cadavres.

Du moins pas tous.

Je continuais d'en voir qui respiraient encore.

Grièvement blessés, certes, mais toujours en vie.

Et dans un état pire que terrifiant.

Dans un premier temps, cette vue m'horrifia.

Bon sang, ils laissent les chiens vaincus agoniser sans même abréger leurs souffrances ?!

Puis cette vue m'emplit de colère et de rage, balayant la terreur et la peur de mourir avec violence.

Je leur ferai payer. À tous.

Ils regretteront d'avoir jamais osé maltraiter le moindre animal.

Pleine de bravoure et de fureur, je me laissai entraîner jusqu'à l'arène de combats.

Il s'agissait d'un terrain entourée de bottes de foins, sauf à l'une des extrémités, remplacée par un mur de bois.

La zone était très petite pour se battre et à peine assez grande pour que deux chiens puissent s'y déplacer à leur aise.

Sans doute afin de les effrayer.

Et un chien effrayé devient agressif.

Cette pensée ne fit qu'augmenter ma rage d'un pouce supplémentaire.

Alors que j'étais quasiment poussée dans l'arène, je croisai le regard de Jay.

Ce dernier me dévisageait d'un air horrifié, aucun de nous n'ayant prévu ce scénario.

Toutefois, maintenant que les dés étaient lancés, il était trop tard pour faire demi-tour.

Alors qu'on me plaçait à une extrémité de l'arène, je vis le Barghest être placé à l'opposé.

Ses yeux, aussi rouges que ceux du vampire, flamboyaient d'un éclat meurtrier.

Je ne pouvais que deviner à quel point il rêvait d'enfoncer ses crocs dans ma chair et de goûter mon sang.

Dommage pour toi, je ne compte pas mourir aujourd'hui, pensai-je avant de retrousser les babines et d'aboyer furieusement dans sa direction.

Hors de question de lui montrer la moindre once de peur.

J'entendais vaguement les humains parler, mais je ne leur prêtai pas la moindre attention.

Mes deux yeux étaient dirigés sur le Barghest, et sur rien ni personne d'autre.

La moindre erreur pourrait m'être fatale et si je ne voulais pas mourir, il n'allait pas falloir que je baisse ma garde.

Pas même une seule seconde.

De Griffes et de Crocs : Le PacteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant