XII. L'attaque

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Sans prêter un seul regard à Sylvius ou aux loups-garous, je poussai un feulement horrifié.

« Jay ! » rugis-je avant de m'élancer entre les arbres.

À une vitesse qui aurait presque pu concurrencer celle d'un guépard, je courus entre les arbres et passai les obstacles sur mon chemin en sautant par-dessus ou par-dessous, mon attention entière étant dirigée sur Jay.

De nouveaux coups de feu résonnèrent durant ma course, alors que je traversai les bois aussi vite que possible.

Je ne tardai pas à franchir de nouveau la frontière du territoire des loups-garous pour revenir dans la partie de la forêt libre à tous.

Dans mon dos, j'entendais les hurlements des lycanthropes.

Je crus identifier celui de Jack, empreint de détresse et de peur, mais je ne m'arrêtai ni ne ralentis pour leur répondre.

Je savais que le temps était compté et que chaque seconde pouvait faire la différence entre la vie et la mort.

Finalement, lorsque je débarquai dans la clairière où Jack et moi avions laissé le Praetor, j'assistai à une scène digne d'un film d'horreur.

Dressé à l'arrière de son pick-up, sa carabine entre les mains, Jay tirait sur des monstres à la peau blafarde et aux yeux d'un rouge cauchemardesque.

Elles rampaient également à quatre pattes, telles des araignées, et poussaient des sons absolument atroces pour mes oreilles de panthère, à mi-chemin entre un porc qu'on égorge et une fourchette qui crisse contre une assiette.

D'une allure vaguement humanoïde, les monstres, une petite dizaine, étaient aussi gros que des loups-garous adultes.

Je n'eus aucune difficulté à identifier leur espèce.

Des goules !

Lointaines cousines des zombies et des momies, les goules figuraient parmi les races surnaturelles ''sauvages'' les plus redoutées qui soit.

En effet, les crocs et les griffes des goules étaient empreintes d'un venin extrêmement toxique, qui pouvaient causer de graves hallucinations et même, parfois, entraîner la mort.

Beaucoup d'humains innocents avaient payé le prix du sang à l'époque où les goules et les autres créatures surnaturelles ''sauvages'' n'étaient pas chassées par les membres ''de raison'' du Monde Indiscernable.

Toutefois, dangereuses ou pas, ces goules ne vont pas m'empêcher de sauver Jay !

Dans un rugissement de défi, je sautai à la gorge de celle qui était la plus proche de moi.

Cette dernière, en train d'escalader un arbre – sans doute afin de bondir sur le Praetor depuis les hauteurs – lâcha un de ces cris atroces sitôt que mes griffes se plantèrent dans sa chair.

Un liquide noir – du sang de mort-vivant – s'échappa de la blessure que je venais de lui infliger.

L'odeur, putride et immonde, me monta à la truffe et me fit cracher de dégoût.

J'avais déjà affronté plusieurs goules dans le passé, notamment lors de ma formation de Praetor.

Or, durant ces combats, j'avais appris une chose importante sur les goules.

C'étaient de vraies saletés à tuer.

Tenaces comme des tiques et méchantes comme des teignes, le seul moyen de tuer ces créatures moitié-vivantes et moitié-mortes était de leur arracher le cœur ou la tête.

De Griffes et de Crocs : Le PacteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant