XIX. Nouvelle menace

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Je laissai échapper un ronronnement de bonheur à cette pensée tout en frottant vigoureusement ma tête contre le cou de Jack.

Ce dernier s'était mis à glapir et à remuer la queue avec bonheur après avoir constaté à son tour que Jay avait survécu.

« Il est vivant ! Tu as entendu ça toi aussi Jack ?! Son cœur bat ! Jay est vivant !

Oui, je l'ai entendu ! jappa joyeusement le loup-garou tout en me donnant une série de vigoureux coups de langue sur la joue, aussi heureux que moi de cette nouvelle.

Il va bien ! Je n'arrive pas à y croire !

– Moi non plus, je n'arrive pas à y croire. »

Surpris, nous tournâmes de concert la tête vers la sœur de Sylvius, qui s'était approchée de Jay et l'examinait avec attention.

Son regard ne reflétait rien d'autre que de la surprise et de la fascination lorsqu'elle vit les blessures se résorber progressivement.

« Depuis que j'ai étudié les arts de la Guérison au sein du Coven de la Santé, je n'ai jamais vu aucun humain survivre au remède contre le venin de goule obscure.

C'est une découverte fantastique.

Il faut immédiatement que j'en avertisse mes confrères et consœurs.

Cela pourrait être une trouvaille exceptionnelle.

Ne bougez pas. »

Suite à ça, elle s'éclipsa dans une autre pièce à toute vitesse, l'air excité.

Je n'y prêtai nullement attention, préférant me concentrer sur Jay.

Ce dernier reprenait progressivement des couleurs et semblait récupérer peu à peu, alors que le sang de phénix brûlait ce qui restait du venin de goule obscure et que le millepertuis et le miel se chargeaient d'apaiser la douleur.

Rapidement, son regard redevint lucide.

« Où...où suis-je ? »

Papillonnant des paupières, il fixa son environnement avec étonnement.

Il semblait sur le point de dire autre chose quand son regard se porta ensuite sur Jack et moi.

De part et d'autre de lui, nous nous pressions gentiment contre lui.

Son regard s'éclaira d'une lueur de soulagement en nous apercevant.

« Élodie ! Jack ! Vous êtes là !

Bien sûr, vieux fou ! feulai-je gaiement en venant frotter mon museau contre son bras avec affection. Nous ne t'avons jamais quitté !

Nous sommes restés à tes côtés tout ce temps ! » ajouta Jack, qui s'était mis à lécher la paume de Jay, comme un chien domestique le ferait avec son maître.

L'espace d'un instant, en dépit de notre nature demi-humaine, nous ressemblions à de véritables animaux, heureux de constater que notre propriétaire allait bien.

D'autant que même Jay, emporté par l'euphorie du moment, se retrouva à nous caresser la tête avec tendresse.

Il se reprit cependant lorsque Sylvius se racla la gorge, l'air un poil gêné.

Je fis de même également, m'écartant légèrement de Jay au passage.

Si j'avais pu rougir d'embarras, je l'aurais sûrement fait.

De Griffes et de Crocs : Le PacteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant