VII. Le chant des loups

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J'attendis que nous soyons hors de vue de Jay pour donner un coup de truffe amical dans le flanc du loup-garou avant de m'élancer droit devant moi.

« Je parie que tu ne peux pas m'attraper Jack !

C'est ce qu'on va voir mon petit chat ! » répliqua le lycanthrope dans un hurlement de défi avant de se lancer à ma poursuite.

Dans la nature, il fallait savoir que les loups et les panthères couraient à peu près à la même vitesse – c'est-à-dire dans les 50 km/h et parfois les 60km/h.

Toutefois, quand on parlait de surnaturels, ces données, sans être complètement fausses, n'étaient plus tout à fait vraies non plus.

En effet, les surnaturels tels que Jack et moi n'étant pas des animaux ordinaires, nos capacités physiques allaient largement au-delà de celles des bêtes normales.

Pour faire simple, lorsque nos capacités étaient poussées à leur maximum, nous pouvions atteindre les 90 km/h et même les 100 km/h pour les plus performants d'entre nous.

Toutefois, cela n'était pas sans risque car même si nous étions des surnaturels, nous demeurions des êtres vivants avec des limites à ne pas franchir.

Autrement, nous pouvions en subir de très lourdes conséquences, comme une paralysie musculaire, voire une incapacité totale à bouger.

Ce qui pouvait être extrêmement dangereux si nous tombions sur des membres du Monde Indiscernable qui nous étaient hostiles.

Néanmoins, comme nous n'avions recourt à cela qu'en cas d'extrême urgence, les risques demeuraient limités pour nous.

D'autant qu'à l'heure actuelle, Jack et moi ne faisions que jouer.

La panthère noire que j'étais adorait taquiner le jeune loup et, de temps en temps, je m'amusai à ralentir l'allure et à réaccélérer brusquement, de sorte à l'empêcher de me rattraper.

Oui, j'étais très joueuse, mais que voulez-vous ?

Les chats sont joueurs par nature.

D'ailleurs, juste pour faire enrager Jack, alors que je sentais quasiment son souffle sur ma queue, je me précipitai vers l'arbre le plus proche et me jetai presque sur son tronc.

Mes pattes souples et musclées étant faites pour l'escalade, je n'eus aucune difficulté à grimper le long de l'arbre pour atteindre une branche basse, à environ quatre mètres de distance du sol.

Jack, incapable de m'y suivre, fut contraint de s'arrêter.

Agacé, il se mit à m'aboyer dessus, à la manière d'un chien aboyant sur un chat qui s'était réfugié hors de sa portée.

« Hé, c'est pas du jeu Élodie ! Descends de là !

Et si j'en ai pas envie ? »

Pour joindre à mon geste à la parole, je m'allongeai de tout mon long sur la branche, en faisant exprès de laisser ma queue pendre dans le vide.

Jack poussa une série de grognements agacés, alors qu'il faisait mine de claquer des mâchoires dans ma direction.

« Je peux pas grimper moi !

Ouais je sais, c'est pour ça que je me suis mise là. » répondis-je dans un bâillement sonore et exagéré.

Jack laissa échapper un grondement sourd.

« T'es vraiment chiante. »

Je laissai échapper un feulement moqueur.

« Je t'aime aussi Jack. »

De Griffes et de Crocs : Le PacteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant