XVI. La libération

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La crainte embrassa mon âme alors que je prenais conscience en un éclair de la gravité du danger qui me menaçait.

Actuellement coincée sous la forme d'un malinois, emprisonnée dans une cage, j'étais confrontée à la fois à un vampire et à un Barghest, avec ce dernier qui semblait être sous les ordres du premier.

J'avais beau posséder de puissantes capacités en tant que métamorphe, je n'étais pas certaine de m'en tirer indemne dans une telle situation si les deux venaient à m'attaquer.

À fortiori priori si j'étais incapable de passer à ma forme de panthère ou à une quelconque autre plus puissante et dangereuse qu'un chien.

Autrement dit, si le vampire décide de s'en prendre à moi, je risque de passer un mauvais moment.

Fort heureusement, il semblerait que le buveur de sang ait d'autres projets en tête.

Sans me quitter des yeux, il me pointa du doigt.

« À qui appartient cet animal ? »

Son ton, froid, laissait cependant percevoir une trace de curiosité qui ne m'échappa pas.

Nerveuse, je dus me retenir de montrer les crocs.

A-t-il deviné ma véritable nature ?

Si tel était le cas, en tout cas, il n'en laissa rien paraître.

À la place, il attendit patiemment que Gamin-Patibulaire daigne répondre.

« D'après...d'après ce que j'ai entendu...le...le malinois est à un certain...Martin Moreau. »

Une émotion indéchiffrable passa dans les yeux rouges du surnaturel.

« Martin Moreau ? Je vois. »

Il inclina légèrement la tête, sans cesser de m'observer.

« Quel est le sexe de ce chien ? »

Je faillis grogner à cette question.

Qu'est-ce-que ça peut lui faire que je sois un mâle ou une femelle ? Il cherche un chien pour le faire se reproduire avec son Barghest ou quoi ?

« Un mâle monsieur.

– Un mâle ? Je vois. »

Les dernières paroles du vampire s'étaient faites dans un murmure.

Il m'étudia encore quelques instants avant de se retourner vers Gamin-Patibulaire.

« Je serai curieux de voir de quoi cet animal est capable. »

Parle-t-il toujours de moi ?

« Le malinois ? demanda Gamin-Patibulaire, l'air étonné.

– Oui. Quelque chose me souffle que cet animal est plus que ce qu'il paraît. »

Si j'avais pu grimacer, je l'aurais fait sans hésiter.

Il n'a peut-être pas cramé ma vraie nature, mais il a senti que je n'étais pas un chien ordinaire.

Voilà qui n'est pas bon du tout.

« Je crois que son premier combat est prévu sous peu, déclara Gamin-Patibulaire.

Vous pourrez dès lors voir de quoi ce chien est fait en temps voulu.

– Excellent. »

Le ronronnement presque malveillant dans la voix de l'inconnu avait de quoi glacer le sang dans les veines.

De Griffes et de Crocs : Le PacteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant