XVI. Entre chien, loup et panthère

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« Nous sommes arrivés. »

J'accueillis avec un profond soulagement cette nouvelle.

Depuis que j'avais repéré cette étrange silhouette, qui semblait nous suivre sous le voile des ténèbres, je n'étais pas tranquille.

Mon instinct de panthère me sonnait de me battre, de sortir chasser cet intrus et de lui faire la peau.

Mon instinct d'humaine me dictait la prudence et la méfiance.

Autrement dit, deux instincts contradictoires, qui m'auraient laissé déchiré par l'incertitude si le problème de Jay n'avait été plus urgent dans l'immédiat.

Car oui, même si j'avais conscience que la créature que j'avais vu avait de grandes chances de nous causer des problèmes à l'avenir, je préférais encore m'inquiéter pour un problème immédiat qu'un problème futur.

Lorsque Sylvius descendit de la voiture, j'étais sur le point de l'imiter lorsqu'il me fit signe de ne pas bouger.

« Qu'est-ce-qui se passe ?

– Eh bien, j'aimerais autant éviter que les éventuels promeneurs nocturnes ou les habitants des maisons voisines aient une crise cardiaque en voyant une panthère et un loup de taille massive se balader dans la rue, répondit Sylvius avec nonchalance.

Je croyais que tu pouvais régler le problème avec un sort ?

– Oh, vous voulez dire que ça ne vous dérangerait pas que je vous ensorcelle dame panthère ? »

Je clignai des yeux face au ton volontairement séducteur pris par le magicien.

Il est sérieux là ?

« Enfin bon, vous avez raison : je peux vous dissimuler sous une illusion, votre ami loup et vous.

Attendez un instant. »

Il tendit la main devant lui, les yeux clos.

Il murmura quelque chose que je ne compris pas mais que sa magie, elle, eut le mérite de comprendre.

Des filaments lumineux s'échappèrent de ses mains et vinrent nous balayer, Jack et moi, traversant l'acier du pick-up sans difficulté.

Un léger frisson me parcourut mais, hormis ça, je ne me sentis guère différente.

« Le sort a fonctionné ? » demandai-je à Sylvius lorsque ce dernier rouvrit les yeux.

Ce dernier m'adressa un grand sourire.

« Tout à fait, dame panthère.

Désormais, seuls ceux à la vue perçante seront capables de vous voir sous votre véritable forme, vous et votre compagnon loup-garou. »

J'acquiesçai et m'apprêtai à ouvrir la portière avec ma patte lorsque, tel un gentleman, Sylvius se chargea de cette tâche.

Surprise, j'adressai un regard étonné au magicien, qui me répondit par un sourire.

« Je vous en prie, madame. »

Je roulai des yeux mais lâchas néanmoins.

« Merci.

– Je vous en prie, noble dame. »

Le ton exagérément de ''haut noble'' c'est fait exprès ou bien... ?

« Hé Mélodie, reviens ici ! Où est-ce-que tu vas ? »

Surprise, je tournai la tête et m'aperçus que Jay venait de sortir de la voiture, légèrement poussé par Jack.

De Griffes et de Crocs : Le PacteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant