Chapitre 6

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Zoé

Cette semaine s'annonce chargée et mouvementée surtout lorsque j'ai vu la quantité de rendez-vous que gère Enzo chaque jour. C'est un emploi du temps de Premier Ministre auquel il doit faire face. J'ignore comment il tient un rythme aussi intense et si je vais moi-même y parvenir.

Heureusement, Paul m'aide à commencer la journée en douceur auprès de la machine à café en attendant qu'Enzo termine son appel dans son bureau.

Il est seulement 7h56 et il est déjà pleinement dans ses fonctions.

Paul est le directeur financier du site de Seattle. C'est la première fois que je le vois à cet étage et il faut dire que je ne l'ai pas loupé. Il a empli le couloir de son parfum Hugo Boss, à passer une main dans ses cheveux blonds puis dans sa barbe légèrement plus foncé. Il a braqué une seconde son regard bleu azur dans le mien en m'adressant un sourire et un signe de tête. Avec sa carrure digne d'un grand sportif, je me suis demandée s'il n'était pas en train de réaliser la pub de son propre parfum. Il s'est dirigé vers le bureau d'Enzo et quelques minutes plus tard, il en est sorti avec une pile de dossiers. C'est à ce moment qu'il s'est arrêté pour discuter avec moi.

— Alors Zoé, vous êtes la nouvelle assistante juridique de Monsieur Henderson, c'est bien ça ?

La première remarque qui me vient n'est pas la plus professionnelle. Pourquoi est-ce que Paul ne l'appelle pas par son prénom ? Est-ce parce que Enzo est bien plus haut que lui d'un point de vue hiérarchique ?

— Tout à fait. J'entame ma deuxième semaine ici. Autant dire que je suis encore dans une phase d'acclimatation.

— Monsieur Henderson n'est pas trop dur avec vous ? Il peut paraître être un vrai tyran quand on ne le connaît pas.

— Pour le moment, nous n'avons pas vraiment eu l'occasion d'être en contact. Son agenda ne laisse pas beaucoup de marge pour notre collaboration.

— Ne vous inquiétez pas, vous finirez par parvenir à prendre pleinement possession de votre poste d'assistante juridique. Je n'ai aucun doute là-dessus en vous voyant.

Paul me glisse un regard qu'il est dur d'éviter. C'est un dragueur cela se voit et en même temps, il a ce physique avantageux qui lui donne une prestance. Je lui offre un sourire auquel il me répond avant de glisser sa main sur mon avant-bras.

— Je vais vous laisser, je crois qu'on vous attend. N'hésitez pas à passer me voir au service financier si vous avez besoin d'une quelconque information, j'y répondrais avec plaisir en évitant de vous donner la migraine.

Mon rire suit celui de Paul qui a très bien compris que son métier n'était vraiment pas celui de mes rêves. Entre les chiffres et les lettres, mon choix est rapidement fait.

— Merci, je -

— Zoé, nous devons y aller, me coupe Enzo en intervenant dans la conversation.

Paul rompt notre contact physique et recule immédiatement d'un pas avant de s'éclipser vers l'ascenseur. Je me retourne vers Enzo, surprise par son intervention soudain. Seulement, je me retrouve nez à nez avec sa cravate. Je m'immobilise et l'effluve d'un autre type de parfum me parvient aux narines. Celui-ci est plus discret et je le préfère au précédent. Mes sens s'emballent une seconde face à cette proximité puis levant mon regard vers le sien, je le surprends déjà en train de m'observer.

— Je remarque que vous avez déjà fait la connaissance de Paul.

Je hoche la tête, les mots bloqués dans ma gorge. La seule chose que je parviens à faire est un pas en arrière. Je me sens une seconde prisonnière de son emprise et c'est une étrange sensation.

L'avocat de SeattleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant