Chapitre 17

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Enzo

Nous sommes la semaine précédant Noël. Le temps est gris et à la pluie mais aucune neige n'est à déclarer pour le moment. Pourtant, comme chaque année, l'euphorie de cette fête est bien présente dans les bureaux. Chacun à décorer le sien à son goût. La bonne humeur règne dans les lieux. Les trois quarts des effectifs sont en vacances vendredi. Seuls les avocats seront présents durant cette semaine mais ils ont l'obligation de réduire leur heure, au moins le soir du réveillon. Ordre du patron.

La seule que je ne parviens pas à convaincre, c'est cette tête de mule de Zoé. J'ai bataillé durant des semaines pour qu'elle prenne une semaine de congé, lui certifiant que je pouvais gérer la situation durant une semaine mais elle n'a rien voulu entendre.

Je ne parviens pas à m'enlever ce visage de l'esprit. Il me hante depuis des jours et maintenant, je trouve Zoé encore plus intelligente et jolie qu'avant. Je sais qu'elle ne cesse de me sermonner que je suis son patron mais cette attirance que j'éprouve pour elle est tout bonnement impossible à oublier.

Mais si elle savait comme je n'en ai rien à faire qu'elle soit mon assistante juridique, si cela veut dire qu'elle m'est interdite.

Ce matin, je descends dans chaque service pour saluer tous mes employés. Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris le temps de le faire. Il est temps de renouer avec les bonnes habitudes, alors quoi de bon que Noël. Je dépose un paquet de chocolat pour chacun d'entre eux et est prévu un petit-déjeuner pour chaque étape.

Je prends le temps de prendre des nouvelles de tout le monde avant de rejoindre le service RH. Alessia m'attend dans le hall de son étage, un sourire aux lèvres.

— Qu'est ce qui t'arrives en ce moment ? me demande-t-elle sans se départir de son air heureux.

— Qu'est ce que tu sous-entendu ?

— Tu es différent dernièrement. Tu sembles moins fatigué, plus souriant. Tu descends de nouveau saluer tes employés. Tu organises même un petit déjeuner pour Noël. Cela faisait un moment qu'on n'avait pas vu ce Monsieur Henderson à l'horizon.

— Je suis juste de bonne humeur.

Ou alors, je commence à avoir des sentiments pour une femme. Enfin, je crois. Zoé est tellement différente de Megan. Elles n'ont rien à voir et mes sentiments sont d'une toute autre ampleur lorsque je suis avec Zoé.

Je prends un pain au chocolat et croque dedans. J'invite ma sœur à en faire de même. Peut-être qu'avec la bouche pleine, elle sera moins tenté de me cuisiner.

— Tu passes Noël avec Léonardo ?

Ma petite sœur boit une gorgée de son café, esquivant mon regard. Je la connais par cœur. Je sais qu'elle tente de me cacher quelque chose.

— Alessia ? Qu'est-ce qui se passe ?

Elle tente de me fuir en regagnant son bureau. Je coince mon pain au chocolat entre mes dents, attrape à la hâte ma tasse de café et récupère au vol ma mallette posée par terre. À grande enjambée, je poursuis ma sœur.

— Tu ne vas pas t'en chortir comme cha, Alechia, zozotte-je à cause de ma viennoiserie.

De dos, ma sœur soupire longuement avant de se tourner vers moi, les bras croisés et totalement résignée. Je dépose mes affaires sur son bureau et fait quelques pas en arrière pour fermer la porte et nous isoler.

— Alessia, insiste-je.

— Rah, très bien ! Mais tu me jures que tu me diras rien, Lorenzo.

Je m'approche de ma sœur, pose mes mains sur ses épaules et me baisse à sa hauteur pour la regarder dans les yeux.

L'avocat de SeattleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant