Chapitre 26

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Zoé

Deux semaines plus tard,

A une dizaine de milliers de pieds au-dessus de la mer, Enzo et moi sommes en vol pour rejoindre l'Italie. Nous ne savons pas réellement combien de temps notre séjour va durer. Cela dépendra des exigences de son père quant à l'étude du bilan du cabinet de Seattle maintenant envoyé.

Sans réellement connaître mon existence, cet homme a suggéré à son fils de venir avec son assistante juridique. Il lui a vaguement parlé de la charge de travail qu'il va y avoir et qu'il était plus judicieux d'avoir un cerveau de plus pour avancer sur le bilan.

Quelques turbulences agitent nos sièges. Je ne m'en formalise pas. Je n'ai jamais eu peur de l'avion. Au contraire, je suis fascinée de savoir que nous pouvons voler au-dessus de la mer pour traverser le monde.

Enzo est bien moins à l'aise que moi dans l'engin. Dès la première secousse, il se cramponne aux accoudoirs. Il bascule sa tête contre son siège, inspire lentement pour se calmer et ferme les yeux une seconde. Il les ouvre en sentant ma main sur la sienne.

Il est blanc comme un linge.

— Ce ne sont que quelques secousses, il ne va rien nous arriver, tu sais ?

Il incline sa tête sur le côté, un regard accusateur à mon intention.

— Facile à dire. Je suis un claustrophobe qui te vois regarder depuis 2h des documentaires sur les crashs aériens.

J'éteins rapidement mon divertissement. J'étais tellement dans mon programme que je n'ai même pas vu qu'il regardait aussi.

— Il faut combattre le mal par le mal, rie-je pour détendre l'atmosphère.

Il ferme à nouveau les yeux puis entrelace nos doigts.

— Je crois que je vais faire des cauchemars pendant un moment. Je ne vois que ça lorsque je ferme les yeux.

— Tu dois penser à autre chose.

Je m'approche silencieusement de lui et pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Enzo rouvre immédiatement les yeux et tente, à son tour, de me voler un baiser mais je recule. Il râle et se replace dans son siège, contrarié.

— Je crois que ce qui sera le plus dur, c'est de ne pas penser à t'embrasser lorsqu'on sera en réunion avec mon père.

Je me replace à mon tour, appréciant les caresses d'Enzo sur le dos de ma main. Notre discours a été clair. Nous sommes en Italie pour le travail alors nous devrons rester professionnels lorsque nous serons au cabinet de son père. Il est hors de question qu'il soit au courant de notre relation.

Il pourrait ruiner la carrière de son fils et brûler la mienne au passage.

Ce n'est pas un risque que nous sommes prêts à prendre. Heureusement pour nous, Enzo a refusé de loger chez ses parents. Il a réservé un hôtel non loin du siège Henderson et y a réservé deux chambres.

— C'est pour la bonne cause.

Enzo hausse les épaules, il semble aussi peu convaincu que moi. Pourtant, c'est le cas. Nous devons nous montrer discrets, pour notre bien.

— Espérons déjà que mon père ne consulte pas la presse de Seattle. Sinon, nous sommes bons pour un billet retour dans deux avions séparés.

— Ton père n'est pas un tyran à ce point, rassure moi ?

Je ris mais lorsque je vois que cela n'amuse pas Enzo, je m'inquiète légèrement. J'avais compris que son père était très exigeant mais je pensais que cela s'arrêtait sur le plan professionnel.

L'avocat de SeattleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant