Chapitre 27

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Enzo

En arrivant au travail ce matin, je suis épuisé.

Jamais nous aurions dû discuter aussi longtemps cette nuit avec Zoé en sachant que le décalage horaire allait nous achever.

Mais c'était plus fort que nous. Tous les quarts d'heure l'un de nous disait avec conviction qu'il serait plus sage de dormir mais la seconde d'après, nous avions entamé une nouvelle conversation.

C'est tellement simple de parler avec Zoé. Nous pouvons échanger sur tout un tas de sujets. Je peux librement partager mes pensées et ma façon de voir le monde sans craindre d'être jugé.

Zoé se tient à côté de moi. Elle a revêtu une de ses plus belles tenues. Elle est sublime dans son ensemble de tailleur noir. Ses talons sublimes ses longues jambes et ses cheveux roux flamboyants contrastent parfaitement avec la couleur de sa tenue.

— J'aime beaucoup ta tenue du jour.

J'ai entendu Alessia dire que, parfois, les femmes préfèrent qu'on complimente leur tenue plutôt que leur beauté.

Je n'ai jamais vraiment écouté les conversations de fille que mes sœurs entretenaient au téléphone mais il faut dire que depuis quelque temps, j'attrape le moindre petit conseil que j'entends.

Mon compliment semble avoir l'effet escompté puisque Zoé m'offre un sourire sincère.

— Merci Monsieur Henderson, vous aussi.

L'habitude d'entendre mon prénom dans sa bouche me manque déjà. J'ai l'impression que nous faisons plusieurs pas en arrière avec cette nouvelle distance que nous nous imposons.

C'est ce qu'il y a de mieux pour nous tant que nous sommes dans les mêmes locaux que mon père. Je dois prendre sur moi pour ne pas l'embrasser et faire taire ce vouvoiement qui me torture au plus profond de mon être.

— Vous ne devriez pas me regarder comme ça si vous voulez que notre façade tienne la journée.

Je sais que je la déstabilise. Toutes ses réactions me le prouvent. Et pourtant, mon assistante se donne un malin plaisir à rester dans son rôle.

Dans la salle de réunion, nous patientons quelques minutes. Mon père ne met pas longtemps à nous rejoindre. Il n'a pas changé depuis l'année dernière.

Ses cheveux grisonnants et ses yeux bleus n'ont pas terni. Ils continuent de lui donner une prestance qui n'a pas d'égal.

Dans son costume croisé italien, trois pièces, il remplit la pièce et même moi, je suis impressionné par son charisme. Alors je n'ose pas imaginer comment doit se sentir Zoé.

Je me tourne vers elle et je suis surpris. Je la retrouve, le menton droit, le regard soutenant fermement celui de mon père.

Elle est impassible.

Je suis pour les présenter quand Zoé me devance et tend sa main vers mon père. Elle n'a pas l'air impressionnée. Sans se démonter, elle se présente avec assurance.

— Bonjour monsieur Henderson, je suis Zoé Slander, l'assistante juridique de votre fils.

— Enchanté Zoé. Vous pouvez m'appeler Christopher.

Je suis si stupéfait d'entendre cette phrase sortir de la bouche de mon père que je manque de m'écrouler.

Où est passé l'homme sévère qui a passé l'an dernier à me rabaisser, à me rappeler que je n'étais pas à la hauteur par rapport à Owen.

Zoé semble lui avoir fait une très bonne impression.

Quelle femme !

Au loin, j'aperçois mon frère traverser le couloir. J'aimerais ne pas laisser Zoé seule avec mon père mais elle a l'air de gérer la situation.

L'avocat de SeattleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant