Zoé
Ma vie est devenue une vraie course contre la montre et mon esprit pense à dix milliard de chose à la fois.
Cela fait des semaines qu'Enzo et moi courons dans tous les sens pour clôturer nos dossiers et les envoyer au service juridique pour les avocats en charge des procès.
Il y a beaucoup de retard à rattraper. Je passe le plus clair de mon temps au bureau. La plupart de mes dîners se font au cabinet. Quand je n'ai pas le nez plongé dans des comptes rendus, je suis en rendez-vous extérieur avec Enzo.
Nous passons le plus clair de nos semaines ensemble et notre duo fonctionne parfaitement. Il se surmène moins et même s'il continue de se tuer à la tâche, il progresse dans le bon sens. Il me délègue plusieurs dossiers et parvient parfois à se reposer sur moi.
Je crois qu'il me fait enfin confiance.
Entre mon emploi du temps surchargé et mes week-ends à vadrouiller avec Marie, je n'ai pas eu le temps de souffler et de voir le temps passer.
Je ne réalise pas que cela fait déjà deux mois que je suis au sein du cabinet. J'ai l'impression d'avoir encore un tas de choses à apprendre et à entreprendre.
Je n'ai jamais autant aimé travailler. J'adore ce rythme à mille à l'heure. J'adore ne pas voir mes journées passées. J'adore cette entreprise.
Et j'aime particulièrement son dirigeant. Je me suis attachée à Enzo, à nos repas livrés tard le soir et à manger à la sauvette entre deux dossiers. J'apprécie sa compagnie, son intelligence, sa personnalité et son élégance. J'aime la personne qu'il me laisse voir lorsque nous sommes tous les deux. Mais j'aime aussi la personne que je suis depuis que je suis ici. Je me sens plus sûre de moi, plus vivante.
Ce soir encore, il est l'heure du repas lorsque je rejoins Enzo dans son bureau pour qu'il me donne des conseils pour améliorer la rédaction de mes comptes rendus.
Je toque pour m'annoncer et entre sans qu'il n'ait besoin de m'y autoriser. Il lève le nez de son dossier à mon arrivée, me regardant par-dessus ses lunettes, un sourire aux lèvres.
Aujourd'hui, il porte son gilet de costume gris par-dessus sa chemise blanche remontée sur ses coudes qu'il a accompagné de sa fine cravate noir. C'est celui que j'ai intérieurement désigné comme mon préféré.
Je dépose mes dossiers dans un coin de son bureau et fait rouler la chaise d'en face à un mètre de lui pour m'y installer. J'attends quelques minutes qu'il termine de remplir son tableau Excel quand au moment où il se tourne vers moi, quelqu'un toque à la porte.
— Pile à temps, s'enjoue-t-il en se levant.
Qui peut-être encore au bureau à cette heure à part nous ?
Enzo consulte son téléphone avant d'ouvrir la porte, aucunement surpris de cette irruption. Un homme se tient derrière la porte. Il se contente de le saluer et de récupérer un sac. Enzo referme la porte et l'odeur qui fait gronder mon estomac m'offre la réponse à mes questions.
Enzo reste debout à l'entrée et juge son bureau en vrac.
— Viens, nous serons moins à l'étroit dans la salle de réunion.
Je le suis jusqu'à cette pièce où nous nous installons l'un en face de l'autre. Je parviens à deviner l'odeur de la nourriture qu'au moment où il dépose les barquettes sur la table.
— Cette odeur me rappelle mon enfance.
Enzo me tend des couverts et une bouteille d'eau après avoir tout ouvert. Il me regarde observer les plats.
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L'avocat de Seattle
RomanceLe jeune et réputé avocat Henderson est à la tête du plus grand cabinet américain. Sa vie est rythmée par les rendez-vous d'affaires, les piles de dossiers qui dépassent de son bureau et les soirées à rallonge dans sa deuxième maison, son cabinet. E...