Chapitre 19

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Enzo

— Non stop, ça suffit. J'en ai marre de t'entendre répéter les mêmes choses en boucle.

Owen lève un sourcil, provocateur.

— La même chose ? Si je n'avais pas à t'expliquer vingt fois les choses, on n'en serait pas encore au point de départ.

— Le hic, c'est que je n'en ai rien à foutre de tes conseils.

— Papa m'a fait venir pour t'aider à avancer sur ton dossier, pour soulager ta charge de travail.

— Tu n'as donc toujours pas compris, je ne veux pas de ton aide, putain !

Je soupire en me balançant contre le dossier de mon fauteuil. Je jette mes lunettes sur mon bureau. C'est dingue comme mon frère peut me mettre dans une colère noire pour un rien. Je ne suis pourtant pas une personne colérique. Je suis plutôt un conciliateur. Je suis plutôt de ceux qui s'assoit autour d'une table, qui discute calmement pour trouver une solution ou un arrangement.

— Je crois qu'on devrait faire une pause, annonce Owen se levant.

Je l'ignore royalement et me contente de le regarder se diriger vers le couloir. Je tourne mon siège face à la vitre et contemple la ville. D'ici, tout est calme. Je ferme un instant les yeux, profitant de cet instant de tranquillité.

Je consulte ma montre et remarque que mon frère s'éternise. Depuis quelques jours, je limite un maximum les pauses pour avancer sur ce dossier et voir mon frère repartir au plus vite à Capri. Ma véritable peur en ce moment, ce n'est pas qu'il s'acharne sur moi mais qu'il soit présent à Noël. Alessia a juré à Luna que nous serons en petit comité. Owen ne peut pas rester et gâcher les festivités.

Je décide de sortir de mon bureau. A peine la porte passée, je tombe sur Owen, en train de discuter avec Zoé. Le même schéma se répète. Il l'a fait rire, comme jamais je ne l'ai fait rire. Mon frère est un véritable Don Juan, qui a toujours su mieux draguer que moi.

Il a tout ce dont je n'ai pas.

Cette image me révolte et me serre la poitrine. Je déteste le voir si proche de mon assistante.

— Owen, on y retourne, interviens-je sèchement.

Zoé me jette un regard. Nous nous observons quelques secondes après que mon frère me rejoint en râlant. Je ne m'éternise pas plus et retourne dans mon bureau, sans un second regard pour elle.

Ça me tue d'être si proche et à la fois si loin d'elle. Mon unique envie de ces derniers jours est de passer ma soirée à discuter avec elle, de tout et de rien. Juste de ressentir les bienfaits de sa présence. Mais je ne peux pas, je préfère tenir Owen éloigné d'elle avant qu'il ne la charme et reparte en Italie en lui laissant le cœur brisé.

Rapidement, je referme la porte de mon bureau derrière lui et le frappe derrière la tête.

— A quoi tu joues, sbalzo ?

— De quoi tu parles, mio fratello ?

— De ton comportement avec Zoé.

— Tu veux dire, avec ton assistante juridique.

Je croise les bras contre mon torse, incrédule.

— Ne change pas de sujet, Owen. Je ne sais pas ce que tu cherches mais tu devrais y réfléchir à deux fois avant de faire une erreur.

Mon frère se rapproche rapidement et se place face à moi.

— Depuis quand tu me mets en garde sur ce que je dois faire ou non ?

L'avocat de SeattleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant