les flammes du désir

34- Rien de nouveau

Le bruissement des machines de l'hôpital était devenu le fond sonore constant de la vie d'Alexia. Chaque bip, chaque souffle régulier du ventilateur était un rappel incessant de la situation précaire d'Andrew. Les jours passaient, se fondant en semaines, et malgré tous ses espoirs, Andrew ne montrait aucun signe de réveil. Son visage était calme, presque serein, comme s'il dormait simplement, mais l'absence de réaction à ses mots et à ses touchers pesait lourdement sur elle.

L'équipe médicale s'efforçait de maintenir un soutien positif, mais Alexia pouvait lire la gravité de la situation dans leurs regards préoccupés. Finalement, le chef de l'équipe, le docteur Bernard, la convoqua dans son bureau pour une discussion sur l'état d'Andrew. Le cœur d'Alexia se serra alors qu'elle entrait dans la petite pièce, où le médecin l'attendait avec un visage grave.

« Alexia, je sais à quel point cette situation est difficile pour vous, » commença le docteur Bernard, posant ses lunettes sur son bureau. « Andrew est un combattant, mais il est temps d'avoir une conversation honnête sur son état. »

Alexia se prépara au pire, son corps tendu. « Est-ce qu'il y a du nouveau ? » demanda-t-elle, sa voix tremblante.

Le médecin soupira, cherchant les mots justes. « Andrew a subi un traumatisme crânien sévère, ainsi que des dommages internes dus à la balle. Jusqu'à présent, nous avons fait tout ce qui est médicalement possible pour favoriser son rétablissement. Cependant, le fait qu'il ne montre toujours pas de signes de réveil est préoccupant. »

Il marqua une pause, observant la réaction d'Alexia, qui écoutait attentivement, les mains serrées sur ses genoux. « Les chances qu'il sorte de ce coma diminuent avec le temps. Chaque jour qui passe sans amélioration réduit ses chances de récupérer pleinement. Nous devons envisager la possibilité qu'il ne se réveille jamais. »

Ces mots résonnèrent dans l'esprit d'Alexia comme un coup de tonnerre. Elle secoua la tête, refusant de croire ce qu'elle entendait. « Non, il doit se réveiller. Il ne peut pas rester comme ça. Il... il est fort, il se battra. »

Le docteur Bernard la regarda avec compassion. « Je comprends votre douleur, et il est important de garder espoir. Mais en tant que médecin, je dois aussi vous préparer à toutes les éventualités. Nous continuerons de tout faire pour le soutenir, mais il est crucial que vous envisagiez ce qui pourrait arriver si sa situation ne s'améliore pas. »

Les larmes montèrent aux yeux d'Alexia. Elle se leva brusquement, incapable de rester immobile. « Non, je refuse de croire que c'est la fin pour lui. Je... je dois retourner auprès de lui. Peut-être qu'il m'entendra, peut-être qu'il sentira ma présence. »

Le médecin hocha la tête avec une gravité bienveillante. « Continuez de lui parler, de lui montrer votre amour. Parfois, les miracles se produisent quand on s'y attend le moins. »

Alexia quitta le bureau, le cœur lourd mais déterminée. Elle savait qu'elle ne pouvait pas abandonner Andrew, qu'elle devait rester forte pour lui, même si les nouvelles étaient sombres. De retour dans la chambre, elle s'assit à côté de lui, prit sa main froide dans la sienne et murmura des mots d'encouragement. Elle lui raconta les petits détails de sa journée, les moments qu'ils avaient partagés, et les rêves qu'ils avaient pour l'avenir. Chaque mot était une prière silencieuse pour qu'il revienne à elle.

Malgré tout, la réalité commençait à s'imposer. La chambre d'hôpital semblait de plus en plus froide, comme si le monde extérieur continuait de tourner alors que leur vie restait figée dans le temps. Les visites de la famille et des amis devinrent moins fréquentes, la fatigue et le désespoir s'installant lentement. Mais Alexia ne faiblissait pas. Elle refusait de laisser l'obscurité envahir son cœur. Elle s'accrochait à chaque petit signe de vie, même à l'imperceptible mouvement d'un doigt, s'accrochant à l'idée que cela pouvait être un signe de réveil.

Elle s'entoura d'objets familiers, apportant des photos, des souvenirs de leurs voyages et même sa musique préférée, espérant que ces éléments familiers puissent atteindre quelque part au fond de l'esprit d'Andrew. Elle continuait de lui parler de tout et de rien, refusant de céder à la tristesse. La nuit, elle restait à ses côtés, une présence silencieuse mais constante, veillant sur lui avec une dévotion inébranlable.

Les médecins poursuivaient les traitements, mais leur langage devenait de plus en plus prudent. Les visites des infirmières étaient devenues routinières, presque mécaniques. Cependant, un après-midi, alors qu'Alexia était assise dans un fauteuil près du lit, une infirmière entra avec un regard différent, plus compatissant que d'habitude. Elle s'approcha d'Alexia, posant une main douce sur son épaule.

« Vous êtes une femme incroyablement forte, » dit-elle avec un sourire triste. « Andrew a de la chance de vous avoir. »

Alexia hocha la tête, les yeux brillants de larmes retenues. « Je ne fais que ce que je dois faire. Il ferait la même chose pour moi. »

L'infirmière resta un moment, puis s'éloigna silencieusement. Alexia se tourna vers Andrew, fixant son visage immobile. Elle s'approcha du lit, caressa doucement sa joue et murmura, comme elle le faisait chaque jour, « Je suis là, mon amour. Je suis toujours là, et je ne partirai pas. »

Elle s'assit de nouveau, plongeant dans ses pensées. Le poids des paroles du docteur Bernard pesait lourdement sur elle, mais elle ne pouvait pas abandonner. Elle savait que la route serait longue et douloureuse, mais tant qu'il y avait une lueur d'espoir, aussi faible soit-elle, elle s'accrocherait.

Alors que la nuit tombait, Alexia se recroquevilla sur le fauteuil, veillant encore une fois sur Andrew, se préparant à une autre nuit d'incertitude. Elle savait que les jours à venir seraient cruciaux, et que chaque seconde était précieuse. Elle priait pour un miracle, pour un signe que tout n'était pas perdu. Car malgré tout, elle croyait toujours en leur amour et en sa force, refusant de laisser les ténèbres envahir leur monde.