Perséphone ouvrit les deux battants de la grande porte qui menaient sur les jardins. L'air s'engouffra sur sa peau froide et sans vie, elle ferma les yeux un court instant pour écouter les grillons qui profitaient des quelques rayons de lumière.
La lune brillait, ronde, craquelée, comme une crêpe collée sur la voûte céleste, comme un joyau parmis les diamants des étoiles. Elle déposait son doux rayon sur les plantes endormies du jardin de Perséphone.
Cette dernière ne jeta pas un regard en arrière avant de descendre les quelques marches qui la séparaient des graviers de la cour. Elle passa une main dans ses cheveux blonds qui paraissaient gris tant la lumière était si particulière, la descendit jusqu'à sa robe noire qui la moulait bien mais laissait les volants se gonfler dans le vent du soir.
Le talon de sa chaussure toucha les graviers. Il était évident que marcher avec des talons sur de minuscules galets était moins d'être facile, mais Perséphone était une femme gracieuse et habile.
Elle entendit un grognement canin derrière elle et sursauta. Se retourner mit un temps de plus pour découvrir une ombre imposante, découpée par la lumière de la lune pleine.
- Qui est là ?!
- C'est moi, répondit Lupa dans un souffle rauque.
- Oh mon dieu. Tu m'as fais peur.
Perséphone, agacée, se tint la poitrine en sentant son coeur tenter désespérément de ralentir. Elle qui voulait être tranquille deux minutes, ce n'était pas le bon moment pour elle d'être dérangée par une si jolie femme.
- Qu'est ce que tu fais là ? demanda-t-elle presque agressivement, sa voix prenant des accents de serpent.
Lupa la regarda avec un air légèrement perdu, ses iris jaunes brillant plus que d'habitude dans le noir ambiant. Sa chemise était entrouverte légèrement sur le haut de sa poitrine, offrant une vue agréable sur une chaine dorée au pendentif rond.
- Je... J'ai pensé qu'on pouvait continuer ce qu'on avait débuté.
Elle est conne ou quoi ? Evidemment que non. Perséphone poussa un petit soupir nasal furieux avant de dire d'un ton glacial:
- Je ne sais pas ce qu'ont les loup-garous, mais il semblerait que votre capacité cérébrale ne soit pas proportionnelle à votre gigantesque taille.
- Hey ! C'est pas cool, répondit Lupa sur la défensive.
- Je me maudis d'avoir laissé une personne aussi idiote m'approcher de plus près.
Lupa fronça les sourcils et elles se fusillèrent du regard pendant cinq bonnes secondes. Perséphone avait croisé ses bras blancs sur sa poitrine, ses cheveux balayant son visage au rythme de l'air ambiant.
- T'es obligée de péter plus haut que ton cul, hein ? gronda Lupa en pointant un index griffu et accusateur vers elle.
- Je descend d'une famille aristocratique. Tu n'es guère qu'une vulgaire paysanne pour moi. Tu n'as décidément rien pour toi, ni la beauté, ni l'esprit, ni le coeur.
Lupa se mit à rire, amusée par cette phrase. Pourtant, elle ne souriait pas, mais paraissait trouver hilarante cette situation. Elle se plia en deux, à bout de souffle, avant de se relever soudainement.
Elle ne semblait pas du tout amusée. Ses yeux avaient pris une teinte jaune vive, ses pupilles noires fendues prenaient encore plus de place dans ses yeux, assombrissant son regard. Elle avait froncé les sourcils noirs, fixait Perséphone sans cligner. Les muscles sur ses bras ressortissaient et des veines les parcouraient, plus encore que d'habitude. Ses cheveux se hérissaient sur son crâne, ses oreilles de loup pointées vers elle.
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Excusez-moi, c'est ma fiancée ! [GxG]
Romance*Tu faisais la fière, tu paradais avec des femmes comme trophées. Je n'aime pas l'arrogance. Et tu n'aimes pas qu'une femme le soit plus que toi. Tu les veux en laisse, n'est-ce pas, puppy ? Mais tu sais bien que moi je serais indomptable. Tu veux q...