Félice regarda autour d'elle, cherchant désespérément un objet avec lequel s'enlever la vie. Quel embarras, d'assister à une telle scène. Une chaise de jardin ne serait pas assez efficace pour lui enlever la vie, la table non plus...
Mia, restée seule devant la porte désormais fermée, se tourna finalement vers elle et Félice crut mourir une troisième fois sur place. Son visage prit la même couleur que ses cheveux et elle regarda par terre, tout son courage et sa colère dirigée vers elle s'évanouissant en quelques secondes. Mais la loup-garou s'approcha, avant de s'asseoir en face d'elle.
- Félice.
- Euh...
- Félice, lève les yeux...
La magicienne poussa un lourd soupir avant de lever les yeux, frottant ses avant-bras avec nervosité. Mia la regarda, sondant ses émotions.
- Je suis désolée pour hier soir.
- C'est rien...
- J'imagine que si, c'est quelque chose. En fait, je ne savais pas que tu... Enfin... balbutia-t-elle alors que son visage prenait des couleurs.
Gênées, elles fondirent toutes deux en excuses, alors que le silence prenait le pas sur leur conversation confuse. Mia tritura ses manches avant de lancer d'un air embarrassé:
- Hier... En fait, c'était pas pour faire chier Lupa.
- Quoi ?
- En fait, je... Je pensais que c'était que dans mon sens. Que je ressentais quelque chose.
- ... Pardon ?
- Je veux dire... Tu as toujours pris soin de moi. Tu es vraiment une personne formidable, j'apprécie passer du temps avec toi, et tu as de nombreuses fois épanché mes larmes...
- Tu n'es pas obligée dire ça, tu sais ! dit Félice, sa respiration s'accélérant. On peut rester amies tu sais.
- Non, mais ce n'est pas ce que je voulais dire ...!
- Moi non plus...
- Enfin essaie juste de me comprendre...
- Mais je te comprend...
Mia et elle se confondirent à nouveau en excuses, Félice se recroquevillant sur elle-même.
- Mais je voulais te dire que c'était con de ma part...
- Oui...
- D'avoir fait ça. Parce que vous croyez que je joue avec tes sentiments mais c'est faux. Je pensais ce que j'ai fais.
- Tu pensais à m-m'embrasser ?
- Bien sur. Et je le referais quand...
Mia n'eut pas le temps de répondre qu'un cri retentissait, à l'intérieur du manoir.
=^.-.^=
- AÏE ! s'exclama Ray en tombant au sol, renversant sa chaise sur le sol avec fracas.
Sa tête heurta le sol alors qu'un gémissement incontrôlable sortait de ses lèvres, trahissant sa douleur. Perséphone écarquilla les yeux, figée de colère. Tout venait de se passer en un instant, la main de Ray qui avait rapidement descendu son corset pour trouver son fessier, le regard de Lupa, et son poing qui fusait, suivi par son corps massif.
- Lupa ! s'exclama Adèle en se levant immédiatement.
Perséphone resta immobile devant les deux femmes, comme tétanisée, alors que Lupa prit Adèle par le col, la soulevant de terre. Elle rugit:
- QUOI !
Mais la vampire aux cheveux plus noirs que la nuit ne se laissa pas faire, sortant immédiatement de sa poche la petite poupée vaudou avec un cheveu de Lupa dessus. Pinçant le bras de chiffon, elle fit lâcher la louve qui recula, comme brulée.
Lupa s'ébroua comme un chien errant, se rasseyant sans croiser le regard de la vampire aux yeux bleus, le coeur battant.
- C'est une façon de se dire bonjour, Ray et moi. Pas d'soucis à s'faire.
- Ouais... dit Ray en se relevant avec difficulté, tenant son nez plus rouge que d'habitude. Prend une chaise ma chérie.
- Regarde, il a rien, dit Lupa en jetant un regard noir à Adèle qui rangeait la poupée avec un regard averti.
- Jouons, proposa sévèrement Perséphone en fusillant Lupa du regard.
Celle-ci releva ses pupilles jaunes vers elle, et elle fut parcourue d'un frisson qui la prit au dépourvu. Lupa avait dans le regard la sauvagerie d'un loup mais la réserve d'un animal solitaire. Elle était arrogante et égoïste, Perséphone le savait, mais elle n'avait pas vu une seule once de méchanceté dans ses yeux fendus, pour l'instant.
Troublée, elle écouta Adèle proposer un jeu, alors qu'elle s'asseyait en face de Lupa, à côté de Ray, et en diagonale de sa soeur sur la table carrée du réfectoire qui servait parfois de salon de jeux. Lupa la regardait, ce qui attisait en elle beaucoup de ressenti.
Enervée, elle tapota avec ses doigts sur la table devant la brune, lui faisant comprendre que la dernière chose dont elle avait envie sur le moment, c'était de voir ses yeux attendre d'elle qu'elle la récompense pour l'acte héroïque d'avoir enlevé (par la force) la main de Ray, à nouveau. Achevant de lui montrer son mécontentement, elle serra entre ses jambes le genou de la brune, signe assez discret mais efficace. Lupa baissa les yeux.
La partie commença, jusqu'à ce que Adèle pose une reine de coeur sur le tas de cartes entre eux, regardant Lupa en rougissant légèrement:
- Je met la reine de mon coeur.
Lupa la regarda sans comprendre, avant que Ray ne pose un Valet de pique, pour que Lupa pose un roi de pique d'un air triomphant:
- J'ai gagné !
- Non, répondit froidement Perséphone en posant un as de pique sur sa carte, bafouée d'un regard négligent. J'AI gagné.
- Bravo, ma chérie, roucoula Ray en lui prenant le bras, regardant Lupa d'un air pompeux.
Celle-ci ne daigna pas les regarder, se penchant pour sourire à Adèle, douce.
- Tant pis. J'ai perdu. Tu viens ?
- D'accord ? dit Adèle, secrètement enchantée du soudain intérêt que lui prêtait Lupa.
La loup-garou planta un baiser sur ses lèvres, chastes, avant de rire docilement:
- Faisons un tour dans les jardins. C'est toi qui a planté les jolies roses, dans le fond ?
- Non, c'est moi, dit froidement Perséphone, ses yeux brûlant de haine et de jalousie regardant Lupa tenir la main de Adèle, se levant.
Avec un air innocent, Lupa leur fit au revoir de la main, avant de sortir de la pièce, les yeux pétillants.
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Excusez-moi, c'est ma fiancée ! [GxG]
Romance*Tu faisais la fière, tu paradais avec des femmes comme trophées. Je n'aime pas l'arrogance. Et tu n'aimes pas qu'une femme le soit plus que toi. Tu les veux en laisse, n'est-ce pas, puppy ? Mais tu sais bien que moi je serais indomptable. Tu veux q...